Algérie - Revue de Presse

H’lal alihoum, H’ram Alina



«Nous ne sommes pas riches» Juste après son élection, en 1999, Bouteflika lui avait, publiquement, demandé son avis au P-DG de Sonatrach sur l’avenir du pétrole en Algérie. «Vingt, trente années tout au plus», avait répliqué Abdelmadjid Attar. Le président cherchait à faire prendre conscience aux Algériens que le pétrole n’est pas une richesse éternelle et que seul le travail l’était, comme il était le garant de notre indépendance et de la pérennité de nos entreprises. Contredit par le boom énergétique et la demande croissante, le président n’a pas eu d’autres choix que d’exploiter les incroyables revenus du pétrole. Payer la dette extérieure, lancer des programmes tous azimuts et résoudre les immenses problèmes nés d’une décennie qui avait mis à genoux le pays et failli emporter l’Etat. Comme à chaque fois que l’Etat est dans le besoin, et nécessité faisant loi, sortir de la dépendance des hydrocarbures est relégué au second plan. Le gonflement du matelas des réserves, le recours massif aux importations, et la multiplication des chantiers ont donné l’illusion que l’Algérie est un pays riche. Oubliée la leçon des pays du Golfe qui détenaient des centaines de milliards de dollars de réserves et qui se sont retrouvés subitement endettés, parce que le «magot» a financé la guerre contre l’Irak en 1991. En dépit de cette aisance subite, qui faisait que l’Algérie tutoyait les grands, le Président n’a jamais cessé de rappeler qu’il ne fallait pas compter sur le pétrole. Bercés par des illusions qui nous projetaient dans un futur faste, peu d’efforts réels ont été consentis pour encourager les Algériens à valoriser le travail. Alors que le pays ne savait que faire de ses milliards, les créateurs d’entreprises étaient confrontés à un problème d’argent. La PME-PMI, véritable poumon de l’économie moderne, se battait contre une concurrence déloyale. La privatisation des entreprises a été dévoyée, délabrant notre tissu industriel et ouvrant la voie royale à une économie de bazar qui étouffait toute initiative. Vint la crise financière et le risque de récession économique. Le pétrole ne rapporte même pas le Smig nécessaire pour financer les chantiers ouverts. L’on songe même à piocher dans la caisse des fonds de régulation. Les Algériens découvrent, enfin, que le pétrole n’est pas une richesse, mais un joker. «Il faut travailler», dira Ouyahia qui ajoutera qu’il «faut cesser de croire que l’Algérie est un pays riche». Que le baril vaut 1 ou 100 dollars, l’Algérien n’a pas l’impression qu’il en profite. Il le clame. Pour que le peuple travaille, il faut de l’emploi et des débouchés. Ce qui n’est pas le cas puisque les jeunes optent toujours pour la harga, en dépit de la criminalisation de l’émigration clandestine. Commençons par réduire le train de vie de l’Etat et de ses commis et interdire l’importation de tout ce qui peut être produit localement. Qui a dit que l’Algérie n’était pas touchée par la crise? Miloud Horr


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