Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



La campagne peut démarrer Le président a parlé. Ce sera, donc, face à des magistrats que Bouteflika a mis fin à un suspense qui n’en était, finalement, pas un. Si le contenu de la décision était pratiquement connu depuis longtemps, le fait est que les Algériens sont maintenant fixés. Une révision partielle et limitée aura lieu et le peuple ne sera pas consulté. Le président s’est conformé aux dispositions de cette Constitution «qui ne l’arrange pas» comme il l’avait affirmé dès son investiture en 1999 et qu’il «ne révisera pas en volume et en profondeur», comme il l’aurait souhaité. Le discours a mis fin aux rumeurs et aux spéculations concernant la forme de cette révision car, sur le fond, le but était de «tacler» cet article qui empêchait le peuple de choisir ses représentants autant de fois qu’il le désirait. Maintenant que le plus dur est fait, il faut songer à l’échéance d’avril, sachant que beaucoup reste à faire. Limiter les amendements aux seuls parlementaires ne constitue pas une nouveauté dans la mesure où, d’une manière ou d’une autre, c’est le peuple qui aura choisi. Directement ou par le biais de ses représentants, là n’est pas le problème. De l’avis des spécialistes, un référendum n’aurait pas posé problème si ce n’est ouvrir la porte aux traditionnelles critiques qui feront état des «irrégularités» qu’elles ont l’habitude d’étaler sur la place publique. Bouteflika a-t-il trouvé la parade pour faire avaler la pilule à ses concurrents? S’agit-il, seulement, d’une pilule sachant que le contexte économique, sécuritaire et politique mondial connaît une brusque détérioration? Si ses détracteurs l’accuseront d’avoir abusé d’une situation dominante pour faire voter une révision qui lui ouvrira à coup sûr la voie à un troisième mandat, car on imagine mal le président se donner tout ce mal pour ne pas présenter sa candidature; il reste que la situation internationale est exceptionnelle et exige donc une solution exceptionnelle. Faut-il en conclure que le président restera président tant que la situation ne connaîtra pas d’embellie? Sur le plan strictement théorique, la non-limitation des mandats et l’annonce de la candidature du président ne signifient pas que les chances des autres postulants sont nulles. Le fait est que, et en dehors de toute surenchère, aucun parmi les traditionnels prétendants n’a de chance de passer. Non pas que le jeu est fermé, mais parce qu’aucune formation n’a réussi à faire autour d’elle l’unanimité. L’expérience des élections antérieures a prouvé qu’aucun parti politique n’a dominé la scène nationale; et il suffit de jeter un coup d’œil sur la composition des assemblées communales et de wilaya pour s’en convaincre. Les amendements proposés aux parlementaires, même si le Conseil constitutionnel sera saisi auparavant, passeront comme une lettre à la poste. Il faudra, certainement, s’attendre à des critiques acerbes en direction des élus qui deviennent du coup l’objet d’un intérêt majeur. La récente augmentation de leurs salaires en sera la cause. Gageons que le gonflement de leurs fiches de paie sera le cheval de bataille qu’enfourchera l’opposition.   Miloud Horr


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