Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


Pluie et sécheresse, un même fléau? Depuis quelque temps, et à cha-que fois qu’un bulletin météo spécial est émis, les Algériens se tiennent le ventre. Le fait est que la pluie n’est plus ce bienfait impatiemment attendu. Qu’il pleuve ou que la sécheresse sévisse, les résultats semblent être les mêmes. Les produits agricoles tiennent le haut de l’affiche car, quand les récoltes ne sont pas compromises par une pluviométrie insuffisante, c’est leur non disponibilité qui les rend chers, la main-d’œuvre répugnant à chausser des bottes. Qu’il pleuve ou qu’il «brûle», les projets sont ralentis et c’est tout le métabolisme de notre économie qui s’en ressent.Ce sera, cependant, sur un autre plan que la pluie fait peur. Il ne s’agit pas de petits désagréments ou du froid mais de survie. Les Algériens ont, encore, en mémoire les insoutenables images des inondations d’Alger de 2001 et, plus près de nous, celles qui ont frappé Ghardaïa, Bechar et Tlemcen. Et la région de Mecheria est en alerte. Les plans ORSEC sont inefficaces ou inadaptés, en dépit de manœuvres cycliques pour les mettre à jour. Le même scénario se reproduit à chaque fois: des crues qui dévastent habitations, bétail, cultures et allongent davantage la liste des victimes. La nature s’est-elle, brusquement, déréglée ou ne s’agit-il que de défaillances humaines? Il est, certes, prétentieux, de prétendre devancer une catastrophe et se préserver de ses effets. Des nations autrement plus développées, en matière de prévention et de sécurité, ont été durement touchées et prises à défaut, ce n’est pas pour autant que l’on devrait se barricader chez soi, faire le dos rond, et réagir après coup. Le propos n’est pas de jeter la pierre à ceux qui ont la charge d’affronter la furie des eaux, mais force est de reconnaître que nous avons perdu l’habitude d’y faire face. Evacuer les catégories de populations menacées -celles qui sont exposées parce qu’ayant construit dans des lits d’oued ou recensées comme étant dans une situation précaire; prévoir des lieux de regroupement, dresser un plan d’urgence pour distribuer les vivres et mettre sur pied une organisation afin de canaliser l’aide provenant des autres régions du pays est un schéma caricatural mais efficace, car il s’agit d’un plan type que l’on mettra en œuvre. Dans tous les cas de figure, et en regard de ce qui s’est passé à chaque fois, il semble que les enseignements de Ghardaïa n’ont pas été tirés. Organisation défaillante, situation confuse et plaintes justifiées des citoyens qui ne savent pas quoi faire, quand ils se retrouvent dans la même situation que leurs compatriotes de la Saoura ou du M’zab, se répètent à chaque fois. Jusqu’à quand les sinistrés devront-ils dépendre d’une solidarité nationale, d’autant plus que les intempéries ne sont pas une catastrophe de la même ampleur qu’un séisme, par exemple? Qu’il s’agisse de l’hiver ou de l’été, chaque saison apporte, chaque année, son lot d’asphyxiés, de noyés, de morts par le froid ou par la route, de brûlés et de disparus. Que l’on s’organise en conséquence. C’est à cela que sert un plan ORSEC, et c’est aux pertes minimes que l’on reconnaît son efficacité.   Miloud Horr
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