Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



La fête gâchée Tout a été dit sur cette rentrée sco-laire. Que plus de 8 millions d’élè-ves reprendront les chemins de l’école -certains pour la première fois- et d’autres qui apprendront à devenir des élèves avec l’institution du préscolaire. Que l’épineuse question relative aux manuels scolaires a été, enfin, réglée, et que des millions de livres sont disponibles, permettant à l’office compétent d’affirmer que des points de vente seront ouverts pour permettre un achat libre; que les enseignants vont bientôt avoir leur statut -ce qui contribuera à apaiser le climat social; que les démunis ont été «augmentés», constatant au passage que leur nombre a augmenté et que la Solidarité nationale a arrêté un plan d’action pour transporter, nourrir et équiper ceux qui en ont besoin. Tout a été dit, jusqu’à la traditionnelle affirmation que toutes les dispositions ont été prises pour assurer une bonne reprise. Le propos n’est pas de revenir sur ce qui a été dit, redit et qui, confondu avec la réalité, s’en trouve contredit, mais de faire le constat qu’il ne suffit pas de réaliser ce qui a été réalisé -ce qui est impressionnant en soi- pour que la fête soit assurée. La rentrée scolaire n’est pas la seule affaire des ministères de l’Education nationale et de la Solidarité, même si ces deux départements ont montré à maintes reprises des carences dans l’exécution et la matérialisation de leurs déclarations. Les chefs d’établissement, les collectivités locales et d’autres acteurs de la société peuvent gâcher une fête qui s’annonce réussie, une fois n’est pas coutume. Une école primaire qui fonctionne depuis des années, donc expérimentée, se trouve en plein chantier. Gravas, agrégats, monticules de terre déblayée et odeurs d’égouts cueilleront à froid, ce matin, des enfants qui se présenteront de neuf vêtus. La cause étant que des travaux de dernière minute qui ne devaient durer qu’une ou deux journées, ont été engagés samedi passé. Le hic est que le problème persiste et l’état de l’école n’est pas celui d’un établissement éducatif mais d’un terrain vague dans lequel des enfants désœuvrés pourraient trouver refuge pour jouer. Si les «anciens», ceux qui connaissent le vrai visage de leur école, s’en tireront moyennant quelques taches, il n’en sera pas de même pour ceux qui fouleront la cour pour la première fois car affrontant les odeurs nauséabondes et les gravats à l’entrée même d’une école où on leur apprendra les principes de l’hygiène collective ou individuelle et les vertus des établissements scolaires. Comment, dans ce décor, espérer qu’ils deviendront ces citoyens du futur qui changeront la face hideuse de nos cités dénoncée par le président de la République à maintes reprises? Comment les déchoquer et leur faire comprendre que cette image, qui les a agressés, n’est pas celle de l’école dont ils rêvaient? Toutes les justifications que l’on présentera pour se dédouaner ne serviront à rien. «Celui qui a grandi dans un environnement y vieillira» affirme un dicton. Le réflexe naturel de tout enfant est de se barbouiller dès que l’occasion lui est donnée et l’on peut imaginer comment sera l’entrée de cet établissement à la fin de la première journée, seulement. Miloud Horr


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