Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



L’eau, ce sang qui fait peur Quatre cents millions de mètres cubes d’eaux usées sont déversées dans la mer, soit l’équivalent de quatre grands barrages remplis à 100%. Certains pourraient sourire, quand on leur affirme que cette matière vitale est gaspillée. «Encore faut-il que l’eau coule dans nos robinets!», vous répondront-ils. Sur papier et si l’on devait nous fier uniquement aux chiffres, 87% des ménages sont connectés au réseau. Les chiffres ne diront pas que ce taux, très respectable, ne signifie pas que les Algériens sont desservis selon des normes «européennes» du fait que les robinets restent secs plus souvent qu’ils ne larmoient. Certains ménages attendent deux, parfois cinq heures avant que l’eau coule -quand elle est annoncée- parce que la période d’alternance a trop longtemps duré et qu’il faudrait laisser le temps à ceux qui n’ont pas besoin d’une trop forte pression pour se servir. Du coup, ce sera la notion de management qui prend un coup. Après les Finances, le Commerce, c’est à juste titre -et en bon ordre des préoccupations- que le ministre des Ressources en eau a été reçu par le Président de la République. Trois grandes orientations ont été données: augmenter les capacités de production par la multiplication des stations de dessalement, la réalisation d’ouvrages pour le transfert de quantités vers le Sud, et l’amélioration de la gestion et de la distribution de l’eau. Ce sera ce troisième point qui devrait mobiliser les efforts des responsables chargés de concrétiser dans les faits les orientations présidentielles. Que Bouteflika se représente pour un nouveau mandat, qu’il «révise» la Constitution ou qu’il laisse les choses en l’état, le problème de l’eau est une réalité dramatique pour les pays de la sphère sud qui sont frappés de plein fouet par les bouleversements climatiques. L’Algérie, qui est située dans une zone semi-aride, va droit vers une aridité certaine. Cela ne dépend ni de la coalition présidentielle, ni de l’opposition ni du camp qui navigue entre les deux. La nature est ce qu’elle est et ne fait pas de cadeau sauf à ceux qui auront pris les devants et veillé à ce qu’ils ne soient pas rattrapés par un climat qui fait peur. Si certains analystes prévoient que l’eau sera dans un avenir proche une matière première que l’on exportera au même titre que le pétrole, force est de reconnaître qu’arriver à ce stade signifiera la «fin» de l’Etat et la naissance de hallaba d’un genre nouveau. C’est pour cette raison que le pays a consacré plus de 30 milliards de dollars au secteur de l’hydraulique au cours de la dernière décennie. Un budget colossal que personne n’imaginait, il y a quelques années, seulement, et qui représentait 4 années d’exportations brutes. L’EPEOR, l’ADE, et enfin la SEOR, et toutes leurs consœurs, sont autant de sigles mutants qui traduisent la difficulté de gérer cette denrée, l’eau, qui est à un pays ce qu’est le sang au corps, qu’il soit humain ou animal. La lutte contre le gaspillage -les fuites ou les abus- doit être la priorité des priorités. En Jordanie ou en Syrie, par exemple, laver une voiture à grande eau, dans la rue, est un crime économique. Parce qu’elle a été à l’origine de guerres. Heureusement que nous avons 1.200 km de littoral et de l’argent pour construire ou remettre en eau des stations. Peut-être pourrions-nous vaincre la nature et ce climat qui fait peur à la planète entière?   Miloud Horr


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