Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Chaude la rentrée! Benbouzid s’est engagé à inscrire cette année scolaire sous le signe de l’»amélioration de la qualité» de l’enseignement, notamment dans le cycle primaire, et a rappelé l’obligation de scolariser tous les enfants âgés de 6 ans; l’objectif étant de parvenir à un taux de scolarité de 100% dans les prochaines années et de réduire la surcharge des classes. Pour l’heure, et en attendant la réception de 410 nouveaux établissements, les enseignants se plaignent de records de... 50 élèves par classe, soit un taux d’occupation supérieur à celui de l’année passée quand le mot d’ordre n’était pas l’amélioration de la qualité. L’optimisme est une grande qualité, certes, il permet de persévérer et de surmonter les obstacles, mais à ce niveau, il ne s’agit plus d’optimisme mais d’hallucinations pédagogiques.Avec cette démographie scolaire galopante dopée par un système d’examens et de chevauchements qui permet de doubler sans mettre de clignotant, il est difficile d’atteindre un objectif quelconque en matière de qualité ou d’amélioration de l’enseignement. Près de 3,5 millions d’élèves dans le seul cycle moyen ont de quoi donner des sueurs froides aux directeurs de l’Education de wilaya, et à moins de fournir de faux rapports d’appréciation, il est douteux de voir se réaliser la prophétie du ministre et, illusoire, d’espérer progresser dans le sens désiré. Le seul avantage de cette explosion pédagogique est la création de milliers de postes budgétaires pour faire face à ces chômeurs du futur. Et les cauchemars sont amplifiés quand on sait que 8 millions d’élèves (8.053.391, exactement) se presseront au sens propre comme au figuré, samedi prochain, devant les portes des écoles. Nous serions tentés de dire, si l’on devait nous référer à la psychose de l’année dernière et aux difficultés sociales qui sont en train de justifier les conditions d’une insécurité urbaine, que les candidats kidnappeurs ne manqueront pas de «matière première». 8 millions d’élèves! Il faudrait trois ministres pour parvenir à une gestion potable. Un par palier, le primaire -préscolaire inclus- le moyen et le secondaire avec un superministre pour coordonner le suivi de cette «armée» supérieure en nombre à celle de l’armée populaire de la Chine (4 millions) qui nécessite des milliers de généraux, de généraux-chefs et de généraux-généraux, sans compter les chefs d’état-major et les ministres de la Défense et ceux des échelons hiérarchiques intermédiaires. Et ce ne sera pas Haraoubia, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui nous contredira, lui qui a hérité du cadeau empoisonné de son collègue du gouvernement qui vient de lui «refiler» 260.000 nouveaux bacheliers à former dans des dizaines de filières, dont certaines ne servent, d’ailleurs, qu’à occuper des jeunes vu qu’elles ne permettent aucun recrutement ultérieur dans la vie active. Probablement pour éviter de les voir prendre des chemins égarés. Si les parents ont des rêves pour leurs enfants, ils ont intérêt à piocher dans le marché parallèle de l’Enseignement, les cours de soutien, cette bouée de sauvetage qui fait de vrais miracles. Ils ont intérêt à faire vite car les places sont chères. Benbouzid sait que les parents ne ménageront aucun effort pour voir leurs rejetons vivre mieux qu’eux, avec de beaux diplômes. C’est pour cela qu’il a lancé ce mot d’ordre étrange, «amélioration de la qualité» de l’enseignement. Le plus drôle est que l’objectif sera atteint, même si ce ne sera pas avec les mêmes moyens. Tant pis pour Haraoubia si les cours de soutien n’existent pas à l’université.   Miloud Horr


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