Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Le dinar et les Algériens Une petite querelle d’autorité semble être née entre le FMI, tuteur attitré des économies en mauvaise posture, et notre pays. Réévaluer semble être la dernière des instructions que les pouvoirs publics refusent. Une réponse molle, il est vrai, relevant beaucoup plus de la diplomatie que de la souveraineté, mais qui a le mérite de rappeler aux institutions qui opèrent des traitements sélectifs, sans regarder aux coûts induits, qu’elles feraient mieux de s’occuper d’autres beaucoup moins bien lotis que l’Algérie. Le propos n’est pas de se rebiffer contre une institution qui a eu à nous diriger -et le mot est faible- mais de lui rappeler que les notes qu’elle fait parvenir aux gouvernements n’ont pas de caractère exécutoire et qu’en l’occurrence chaque pays est en droit de se défendre quand il a de solides atouts en main.Réévaluer le dinar est, certes, la plus belle des nouvelles que peuvent entendre les nationaux qui verront leur pouvoir d’achat grimper sans qu’il y ait augmentation de salaires. Tout sera revu et réviser: les ambitions comme les projets. Les voitures coûteront moins cher, l’euro chutera dans les officines de change au noir-blanc, parce que presque légalisées, et les médicaments tout comme les soins seront plus accessibles à de nouvelles couches. Le problème est que les Algériens n’auront pas le temps d’apprécier la mesure car les investisseurs qui ont des milliards à changer auront, auparavant, pompé toutes les réserves. Si la réaction première du plus démuni des Algériens est de refuser une ingérence -car il s’agit bien d’une ingérence du FMI et parce qu’elle ne repose sur aucune de ces règles de l’orthodoxie financière qui nous étaient balancées à la figure durant les années 90- elle est due d’abord à un sentiment de patriotisme, en dépit du fait qu’une réévaluation lui sera profitable, même temporairement. Ne nous leurrons pas, en dépit des difficultés que connaît l’Algérien, un point d’équilibre a été trouvé. Y toucher, déstabilisera tout et tous, sans compter que les requins qui n’attendent que «ça» pour s’en mettre plein les poches -à l’étranger, comme au pays- veilleront à ce que le pays n’aura plus l’occasion de se confectionner un nouveau matelas de devises. L’Algérie doit avoir la tête sous l’eau, il faut l’y maintenir! Les experts vous expliqueront que l’inflation fera des ravages, que la croissance et la richesse sont causées par des facteurs exogènes, que la demande de l’augmentation interne entraînera des hausses vertigineuses des importations, la mise à mort d’un tissu industriel déjà laminé qui ne pourra plus rien exporter, pas même les dattes qui étaient la seconde source de revenus du pays. Il y a quelques années, le FMI avait poussé la Chine à dévaluer le Yuan, ce qu’elle fit. Face aux résultats spectaculaires de son économie, le FMI exigea une réévaluation de cette monnaie que Pékin refusa -encore que la Chine produit des richesses propres. Le résultat est là: la Chine est devenue la 4ème puissance économique mondiale et la 1ère place, dans deux ou trois décennies. Si les Algériens ne désirent pas que le FMI se moquent d’eux, ils n’aimeraient pas, non plus, que d’autres le fassent. Le pays appartient à tous les Algériens et nous en sommes tous responsables. C’est bien ce que nous disent nos responsables quand il faut se serrer les coudes? Que ceux qui détiennent les cordons de la bourse se le rappellent dans l’opulence et en fassent bon usage. Car quand il y a farce, peu importe que nous en soyons les dindons ou les canards. Miloud Horr


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