Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Qui veut acheter un rein? «Bonjour, je suis B. Amine de Tlemcen. Je voudrais vendre l’un de mes reins. Si quelqu’un est intéressé par cette offre, veuillez me contacter au 0772.... J’espère que ce journal publiera mon offre.» Telle est la teneur d’un e-mail parvenu, hier, à notre rédaction. N’aurait été le sérieux de la proposition, on aurait été tenté de passer sous silence cet appel de détresse émanant d’un citoyen auquel on a successivement promis vie meilleure et dignité. Un journal aurait pu, également, passer cette annonce en publicité, sans faire payer l’annonceur -gagnant au passage quelques hassanate en ce mois sacré. Cela serait faire comme ces monstres qui ont poussé un Algérien à vouloir se dépecer pour survivre. Et se faire leurs complices. On aurait pu, pour ménager le chou et la chèvre, insérer cette étrange «info» dans les faits divers. On aurait pu faire tellement de choses que l’on en est amenés à nous demander si l’on pense en haut lieu à ce qui pourrait amener un Algérien à faire ce genre d’offre. Il y a quelques semaines, notre journal s’était fait l’écho des souffrances d’une famille de Saïda décimée par la tuberculose que les services compétents -bercés par la force de la loi et assurés d’impunité- ont «ignorée» et «déchue» de ses droits. B. Amine vient ainsi nous rappeler que les déclarations de ministres, les assurances données, les chiffres présentés et les démentis qui parviennent aux rédactions qui se permettent de dénoncer des coupures d’eau, d’électricité, des abus -et automutilation dans le cas qui nous préoccupe-, ne doivent pas être de la démagogie mais des engagements sérieux qui feront que ceux qui ne les appliquent pas d’amont en aval -et «quels que soient leurs grades ou fonctions» pour reprendre une mise en garde célèbre-, doivent être sévèrement punis. «Si une mule venait à trébucher en Irak, tu en serais comptable, Ô Omar, le jour du Jugement» avait été la célébrissime déclaration du second Khalife de l’Islam qui se serait senti coupable d’avoir maltraité ou été à l’origine de souffrances d’une bête, parce que responsable. Ce sera cette belle preuve d’altruisme et le sens de la responsabilité qu’elle véhiculait, même s’il était impossible à Omar de vérifier si chaque Musulman mangeait à sa faim, était protégé ou jouissait de ses droits, qui inspira l’Occident et donna naissance au droit de poursuite à l’endroit de responsables défaillants, même par personnes interposées. A quoi cela sert-il de déclarer que tant de milliards ont été mobilisés pour la solidarité de Ramadhan, que tant de milliers de couffins seront distribués et que les élèves nécessiteux bénéficieront de trousseaux, d’argent, de livres et d’autres avantages, si un Algérien met un rein en vente «On line»? Où sont les élus, responsables et hauts commis qui devraient être à l’écoute des Algériens pour que de tels appels n’aient pas à être faits, eux qui «exigent» d’être augmentés? Miloud Horr


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