Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Mieux vaut tard que jamais La situation alimentaire est en train de prendre des tournures alarmantes comme en témoigne la dernière mesure d’urgence prise pour venir en aide aux éleveurs -l’importation de 300.000 tonnes d’orge- une mesure qui vient, elle-même, au secours d’une autre: l’arrêt de l’importation des viandes congelées. Il ne s’agit pas de qualifier ces deux mesures de courageuses, mais de les saluer et de les situer dans leur véritable contexte: la sauvegarde des intérêts des Algériens, de l’économie, et la préservation d’un pouvoir d’achat qui vient d’être «réhabilité» par l’entrée en application des récentes augmentations des salaires, même si elles ne concernent pas tous les travailleurs.La situation n’est pas catastrophique. Elle n’est pas, encore, sombre, mais elle s’assombrit, saison après saison. Certains facteurs à l’origine de ces résultats auxquels ne s’attendait certainement pas le département de Saïd Barkat qui avait initié un plan ambitieux, le PNDA, sont exogènes: déficit en pluviométrie, renchérissement des produits de large consommation sur les marchés internationaux, envolée des prix du pétrole, maladies et faiblesse du dollar. D’autres, en revanche, les incombent aux pouvoirs publics qui ont «choisi» d’obéir aux injonctions du FMI, en «se délestant» des soutiens et en «tournant» le dos aux mesures de protection de l’économie nationale. Les surfaces cultivables -qui rétrécissent- auraient dû faire l’objet de plus d’attention et être considérées comme un secteur des plus stratégiques au plan de la planification des choix des cultures, car la sécurité alimentaire est une priorité nationale absolue. Quand il avait été lancé, le PNDA -le Plan national de développement de l’agriculture- avait connu un engouement particulier. Des milliers de jeunes s’étaient lancés dans les créneaux qu’ils jugeaient les plus (rapidement) rentables: arbres fruitiers, vigne et autres bricoles exotiques, afin de pouvoir rembourser les prêts, certes, mais surtout pour... rouler carrosse. Beaucoup ont déchanté et croulent, aujourd’hui, sous les dettes; réalisant tardivement qu’il aurait été, sans doute, préférable d’investir dans des cultures pénibles, aux bénéfices longs à se dessiner, mais aux résultats satisfaisants aussi bien pour les objectifs définis par le PNDA -la sécurité alimentaire et la valorisation du travail de la terre- que pour les rêves personnalisés de fortune. Le maintien du soutien des prix aux produits de première nécessité, la réduction des marges bénéficiaires des ciments, médicaments, tickets de transport et de l’eau sont une excellente initiative, autant que la création d’agences de protection du consommateur. La mesure la plus efficace pour sauver le cheptel, aider les agriculteurs, préserver le pouvoir d’achat, sauver des emplois, en un mot relancer efficacement l’économie, est sans doute celle qui consiste à revoir certains interdits du FMI. Les pays qui nous vendent leurs surplus agricoles l’ont compris depuis longtemps. C’est la raison pour laquelle ils ont réalisé leur indépendance alimentaire. Miloud Horr


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)