Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


Vrais démunis et faux nécessiteux «La prochaine rentrée ne sera pas des plus faciles». Ce sont les propos de Benbouzid, le ministre de l’Education nationale. En sa qualité de doyen du gouvernement, c’est-à-dire celui qui a eu à «affronter» le plus de rentrées -et scolaires et sociales- ces propos sont à prendre au sérieux. C’est probablement la raison pour laquelle il a conjugué ses efforts avec son collègue de la Solidarité, pour trouver le meilleur moyen de rentrer en septembre et de s’en sortir sans trop de casse. A la fin de leur rencontre, les deux ministres n’ont pas manqué, bien sûr, de rassurer les Algériens et de faire les traditionnelles déclarations: «Tout a été mis en place et tout a été prévu pour réussir et assurer une bonne rentrée».Si l’on devait nous référer aux mesures arrêtées; il y a, certes, de quoi se réjouir pour ces millions de démunis et de nécessiteux, même si ces deux vocables ont été trop souvent galvaudés, jusqu’à faire oublier quelle différence existe-t-il entre l’un et l’autre et quel avantage perçoit l’un par rapport à l’autre. Plus d’un milliard et demi de dollars, 130 milliards en dinars, ont été dégagés pour ce mois de Ramadhan auquel est venue se greffer une rentrée scolaire exceptionnelle avec des chevauchements jamais observés en milieu éducatif. Trois millions d’élèves bénéficieront des traditionnels 2.000 dinars, de la gratuité des manuels, de la restauration, de trousseaux scolaires et du transport. Un programme titanesque qui nécessiterait la conjugaison des efforts de plus de deux simples mortels, fussent-ils ministres. A lui seul, Benbouzid est confronté à l’épineux problème des places pédagogiques puisqu’il n’y aura pas classe le jeudi dans le primaire et qu’il faut réduire le taux d’occupation d’une même salle pour assurer une meilleure qualité de l’enseignement. Ould Abbès devra, pour sa part, régler l’autre problème qui défraie la chronique à chaque Ramadhan: la bonne répartition du Couffin, la fidélité de son contenu et la préservation de la dignité du démuni. Ou du nécessiteux. Bref de celui auquel sont destinés des produits sur lesquels des requins vont spéculer pour écouler des invendus au prix fort et se faire de substantiels bénéfices. Il faut reconnaître qu’il n’y a pas que les commerçants qui trichent. Durant les années précédentes, des dysfonctionnements sont apparus lors de la distribution des manuels. Sans quantifier, beaucoup d’élèves n’ont reçu qu’une partie de leur dû avec promesse -non tenue d’ailleurs- de recevoir le reste. Le recensement des 2.000 dinars a fait couler beaucoup d’encre et ce ne seront pas toujours les bons destinataires qui ont été ciblés. La critique paraît démesurée mais les faits sont têtus: Autant le gouvernement s’évertue à améliorer et à diversifier les moyens d’exprimer une solidarité agissante, autant à la base -sciemment ou involontairement- ces efforts sont sabordés. Et il suffit qu’un seul élève démuni soit oublié pour que l’opération soit ternie. Les ministres en charge de ce dossier ont réagi par le passé et reconnu que des erreurs avaient été commises, réduisant à quelques cas une mauvaise gestion aux proportions plus importantes. Avec les rigueurs de la «nouvelle» équipe et les canons de la gestion révolutionnée, espérons que les trois millions d’élèves recensés seront servis et satisfaits. Tant mieux si les responsables locaux débusquent d’autres «nécessiteux». Peut-être est-ce là la différence avec les vrais démunis? Miloud Horr
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