Attention aux feux de forêts
Un Conseil de gouvernement a été tenu hier en prévision d’une rentrée sociale qui s’annonce plus chaude que celle de l’année dernière. Ce premier conseil sera consacré, officiellement, à la loi de Finances 2009. Le Chef de gouvernement, dont c’est la première «bataille» depuis son retour aux affaires, tentera de prendre la mesure d’un front qui se conjugue à une situation sociale délicate. En effet, si la situation des Algériens n’avait pas connu d’amélioration notable, la rentrée 2007 avait eu le mérite de tenir les travailleurs en haleine par l’annonce d’une hausse des salaires qui avait permis à tous de rêver «gros».Passé l’effet tonifiant de la mesure annoncée par Belkhadem, avril a donné naissance à un sentiment de frustration née de la conviction d’avoir été bercé par de fausses promesses. Les travailleurs de plusieurs secteurs qui avaient cru que leurs salaires allaient exploser ont vite déchanté, se rendant compte qu’en valeur absolue, il n’y avait pas d’augmentations de salaires, mais du coût de la vie.
C’est pratiquement dans les mêmes conditions que l’année dernière -l’espoir d’une amélioration en moins- que la rentrée sociale se présente, cette fois-ci. Aux agressions des commerçants qui sont déjà passés à l’offensive sans que les citoyens sentent une action protectrice de l’Etat, s’ajouteront les dépenses de la rentrée scolaire et de l’Aïd; même si beaucoup d’enfants ont appris à se passer d’habits neufs. Et d’habits tout court. Ouyahia aura fort à faire avec des commerçants qui se défendent en se cachant derrière le marché informel, une manière d’annoncer qu’ils ne se laisseront pas faire et qu’il n’est pas question qu’ils viennent grossir les rangs des mendiants que l’Etat a enfantés en les jetant à la rue par la grâce d’une privatisation mal négociée et que les pouvoirs publics essaient de rectifier sans trop savoir comment s’y prendre. Le fait est que les morceaux les plus appétissants de cette tarte ont été distribués déjà et certains bénéficiaires sont en train de les revendre à des tiers sur lesquels ni l’Etat ni la loi n’a d’emprise. A cela viendront s’ajouter des revendications légitimes de travailleurs qui ne voient plus, plus loin que la fin de la journée qui s’éteint. Aux enseignants vacataires qui promettent de revenir sur le front avec de nouvelles «armes», après avoir suspendu leur mouvement de grève à la veille d’un mois où tous les Algériens «auront» faim, 450 dockers du port d’Alger promettent de paralyser l’entreprise si leurs responsables ne se penchent pas sur leurs situations socioprofessionnelles. D’autres travailleurs dont la situation n’a pas été portée à la connaissance de l’opinion viendront entretenir une flamme qui risque de faire exploser un chaudron qu’un gouvernement «vieillissant» et «rotatif» n’a pas su apaiser.
Miloud Horr
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Posté Le : 26/08/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com