Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



La fin du tourisme médical ? Les transferts, pour soins à l’étranger, se chiffrent à 200 milliards de dinars, c’est- à-dire à près 2,5 milliards de dollars, soit plus du double du montant des exportations hors hydrocarbures qui peinent à atteindre le seuil du milliard symbolique. Ces deux «intrants» de la balance commerciale illustrent toutes les difficultés que rencontrent les pouvoirs publics afin de réduire les coûts du premier (soin) et à augmenter les recettes du second (exportations). L’arrêt des transferts à l’étranger, autant que l’encouragement des exportations hors pétrole, est une vieille rengaine à laquelle sont habitués les Algériens, mais qu’aucun gouvernement n’a pu rendre effectif. Les Algériens devinent aisément quelles sont les motivations qui sous-tendent cet échec.La Santé, tout comme le commerce, devient un créneau hautement créateur de richesses. Tous les efforts consentis n’ont permis qu’à transformer des richesses nationales en fortunes personnelles. L’industrie pharmaceutique nationale est submergée par des agissements qui noient dans l’anonymat les travaux de nos compétences et diluent leurs mérites dans un secteur où la concurrence est rude. A titre de comparaison, un pays comme la Syrie est arrivé à s’auto-suffire en médicaments et à dégager un surplus important à l’exportation au moment où un laboratoire marocain -qui pourrait tenir dans l’arrière cour d’un des complexes de Saïdal- exporte ses produits vers une trentaine de pays dont l’Algérie, bien sûr. Depuis l’époque du défunt Kasdi Merbah, et bien avant même, à Saïd Barkat en passant par Amar Tou, nos ministres de la Santé ont tous prôné un «rapatriement» de la médecine par l’arrêt des transferts, ou tout au moins la limitation de leurs nombre (exagéré). Une profession de foi qui n’a jamais dépassé le stade de l’intention ou qui a été appliqué aux seuls ghalaba qui ont tout de même le «mérite» de faire fonctionner les morgues locales. Pour concrétiser ce «nouvel» objectif, Ouadaï a envisagé de «nouvelles» mesures: généraliser les conventions passées avec certaines établissements privés, et limitées à la seule cardiologie, à d’autres pathologies. La CNAS joue le jeu et prend en charge des soins –comme les cures de chimiothérapie qui revenaient à 3.000 euros la séance- pour un coût de seulement 10.000 à 15.000 dinars, c’est-à-dire 120 euros! Une performance qui, si elle était réellement appliquée, permettrait à 25 malades de se soigner pour le prix d’un seul, auparavant. Ainsi, au lieu de transférer un malade vers l’étranger, souvent pour des futilités –ce qui a fait dire à certains que le tourisme médical est né en Algérie- on inverse la tendance et on importe la compétence, le savoir faire, l’environnement médical et on permet à nos praticiens d’acquérir ce qui leur fait défaut. L’astuce est de limiter les séjours d’agréments et d’accélérer la guérison du VIP qui ne sera plus tenté de séjourner dans un hôpital algérien. Cet objectif noble, dans sa conception, car permettant une économie substantielle non pas au détriment de la santé mais à celles de la complaisance et des relations «à charge de revanche», saura-t-il cependant avoir raison des cercles de résistance qui continuent de se servir des moyens de l’Etat pour atteindre leurs objectifs personnels? L’avenir nous le dira. Les nouvelles infrastructures hospitalières, présentées comme des chefs d’œuvre de technologie, auraient dû également bénéficier des mesures arrêtées, tout comme un cahier de charges et d’obligations de performances –formation, transfert de savoir et de technologie- auraient dû être envisagé pour ne pas transformer un effort national en un investissement privé. Pour l’heure, des Algériens continuent de «revenir» au pays dans un cercueil, décédés dans des hôpitaux étrangers, après «une longue maladie», au moment où une famille avait été décimée par la tuberculose à Saïda, et qu’aucune oreille autorisée n’ait daigné écouter ses plaintes ou la prendre en charge. M. Barkat, faites que cela ne se reproduise plus. Miloud Horr


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