Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


La nuit du doute ? Moins de trois jours après la sortie rassurante du ministre de l’Energie et des Mines qui refusait de plier devant le diktat de certaines compagnies étrangères qui ne désirent pas investir en Algérie, parce que les conditions actuelles du marché ne leur permettent pas de réaliser des bénéfices -ce qui les aurait amenées à exercer des pressions sur l’OMC- le Directeur général de Sonelgaz vient de jeter un sérieux pavé dans la mare. Et autant les consommateurs ont applaudi la courageuse attitude de Chakib Khelil et son refus d’augmenter le prix du gaz, taillant en pièces les prétextes invoqués à l’origine du blocage de l’adhésion de notre pays à l’Organisation mondiale du commerce, autant les propos de Noureddine Bouterfa ont ébranlé leur confiance. Il n’est pas dit que le DG de Sonelgaz a contredit son patron, ni que ses propos reflètent la volonté du gouvernement de relever les tarifs. Mais en évoquant les dettes de cette société stratégique, propriété à 100% de l’Etat ainsi que toutes ses filiales, le lancement en juin prochain d’un emprunt obligataire de 25 milliards de dinars et le douloureux «sujet sera ouvert en 2009», Bouterfa assombrit brusquement le ciel des Algériens qui -sans jeu de mots- commençait à s’éclaircir. Si le DG de Sonelgaz a pris soin de tempérer ses déclarations en annonçant que «le relèvement des prix de l’électricité et du gaz n’a pas été à l’ordre du jour», parce que «la société reste équilibrée en 2008», les Algériens sont gagnés par le pessimisme et pressentent que l’application de nouvelles tarifications n’est qu’une question de temps. En un mot, que le compte à rebours a commencé. Pourquoi alors cette sortie de Khelil -qui rappelle le niet de Bejaoui à l’installation de bases US-? En se lançant dans cette démonstration mécanique et rigoureuse, le ministre a réellement convaincu l’opinion que l’Algérie n’a pas à augmenter ses prix pour les aligner sur ceux du marché international, parce que l’Algérie est un pays producteur et qu’elle n’a pas à se placer, commercialement parlant, dans les mêmes conditions qu’un pays importateur. Parce que l’alignement est une arme à double tranchant qui risque de détruire bien des économies. Les termes de l’équation sont simples: ou l’Algérie augmente ses prix pour permettre aux investisseurs étrangers de venir (faire des bénéfices) ou les pays consommateurs ouvrent leurs marchés à l’Algérie qui, vue de l’autre côté, devient un investisseur. La seule différence réside dans le fait que dans le premier cas, il s’agit d’une domination dissimulée sous un habillage économique qui ne vise qu’à perpétuer l’activité essentielle de tout colonisateur déclaré ou déguisé: piller les richesses des autres; alors que dans le second cas -implantation de sociétés algériennes à l’étranger- tout le monde est gagnant: les consommateurs verront leurs factures réduites, les compagnies (algériennes) feront des bénéfices, et -et c’est le plus important- le spectre de cet Opep du gaz qui fait trembler, ne fera plus peur à personne. Car la sécurité des approvisionnements sera assurée et ce sera le pays producteur -l’Algérie, en l’occurrence- qui y veillera. Malheureusement, l’économie mondiale ne fonctionne pas sur ce schéma «simpliste», certes, mais conforme à la logique si les uns et les autres -les autres, surtout- sont animés de bonnes intentions; mais sur le principe du «je viens, je prends, et j’accuse» quand, pressé comme un citron, un pays donné a atteint les limites de la fiabilité économique et de la viabilité politique qui lui ont été imposées. Devrons-nous en déduire que... Miloud Horr
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