Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


C’est reparti ! On se croirait encore en 2006 : plus de 4.000 morts sur les routes -4177, exactement- sans compter les blessés et les handicapés à vie. C’est comme si aucune campagne de sensibilisation n’avait été menée, qu’aucun permis n’avait été retiré, et pis encore, tout se passe comme si l’uniforme n’est plus dissuasif. Si l’on devait nous arrêter qu’aux chiffres, et au fait que la cause première qui «produit» tant de morts est la défaillance humaine, l’on serait presque tenté d’affirmer qu’effectivement l’uniforme ne fait plus peur. Mais ce qui est plus grave, cependant, c’est que des infractions sont commises sous le regard bienveillant, quand il n’est pas volontairement détourné, du flic qui règle ou qui fait semblant de régler la circulation.Le propos n’est pas de jeter la pierre à celui qui est chargé de veiller, d’abord, de prévenir, ensuite, et de sévir, enfin; car une armée de flics à motos, vélos et en autos ne suffirait pas. Et même si elle venait à réaliser un miracle, les embouteillages générés par les «serrez à droite» seraient si denses et les files si longues que les soldats de la route seraient vite sommés par radio de libérer la circulation. Il s’agit, bien sûr, d’une parabole mais qui risque bien de se produire et mettre face à face la loi du chauffard et celle de l’Etat. Et comme on est en démocratie et que le droit est tributaire de beaucoup d’intrants en ces temps où les ONG font la pluie et le beau temps, l’Etat risque «gros». Un flic qui verbalise sera accusé de haggar parce que le conducteur qui a effectué une manœuvre dangereuse ne comprendra pas qu’on le verbalise alors qu’il ne s’est rien passé. Faut-il une hécatombe à chaque feu grillé, au moment d’une manœuvre dangereuse ou qu’un camion défonce une foule pour échapper à un bus qui ignore une ligne continue, pour comprendre qu’il a gaffé et que la hogra n’est pas celle qu’on croit? Affirmer que des abus n’existent pas serait se voiler la face. Une émission radiophonique est prise d’assaut par les conducteurs qui dénoncent des cas de dépassements avec une précision telle qu’il ne manquerait que la filiation et le matricule du fonctionnaire indélicat. Affirmer que cette pratique est systématique serait, en revanche, préjudiciable au service public et à l’uniforme, certes, mais surtout aux usagers de la route qui y trouveraient un motif de se «défouler». La réalité est que si la défaillance humaine reste la première cause des accidents mortels, la responsabilité incombe à tous. Aux parents, parce qu’ils pensent qu’il suffit de savoir passer une vitesse pour faire de son rejeton un as du volant; au moniteur qui ne fait pas preuve de rigueur pédagogique au moment de l’apprentissage, à l’examinateur qui hoche la tête pour signifier qu’il a reconnu le «candidat», et aux collectivités locales qui font un marquage bâclé, à la limite de l’incompatibilité avec la logique «Rousseau», et qui mettent out les feux tricolores en «oubliant» de changer les lampes grillées. Le premier des responsables est et restera le conducteur qui sait qu’il ne sait pas conduire parce qu’on ne peut pas être un bon chauffeur si on compte sur autant d’intervenants. Il n’y a qu’à se tenir debout devant un feu pour constater la foire qui se déclenche au moment où le vert est mis au moment où l’indicateur de la rue perpendiculaire vient de se mettre au rouge. L’uniforme, même s’il présente des défaillances, ne vient qu’en bout de chaîne. Ce ne sera pas, en tous cas, la semaine nationale de prévention qui vient d’être ouverte qui règlera tous ces dysfonctionnements. Miloud Horr
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