Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



La loi n’est qu’un instrument Une commission composée d’un ministre délégué, de députés, d’élus locaux dont le président de l’APW de Chlef, des maires des deux APC touchées, de membres de la société civile ainsi que de notables de la ville s’est rendue sur les lieux où ont éclaté les émeutes pour rencontrer les populations, écouter leurs doléances et les transmettre au gouvernement. «Ecouter les solutions et contre-propositions des sinistrés et les mettre par écrit après quoi nous tiendrons une réunion en haut lieu au niveau du Gouvernement, pour décider définitivement des mesures à prendre et on essayera dans la mesure du possible de prendre en considération les desiderata des uns et autres», dira Ould Kablia envoyé en pompier dans la wilaya de Chlef en «feu». Ce fut le même scénario à Oran, quand une famille avait reçu le toit de sa maison sur la tête faisant trois morts. La mission de tenir la lance à incendie échut à Ould Abbès, et d’autres avant lui, ont eu à servir d’interface entre les autorités locales et les manifestants qui ne veulent plus entendre parler d’un maire, d’un chef de daïra ou d’un élu local pour traiter le ou les problèmes qui les ont conduits à faire de la violence un mode de dialogue. S’agissant du cas «Chlef», pourquoi a-t-il fallu que les pouvoirs publics centraux dépêchent un ministre pour tenter d’apaiser la situation? Est-ce parce que les Algériens savent qu’ils ne peuvent pas compter sur les autorités locales et les élus qu’ils ont choisis, parce que conscients qu’ils n’ont aucune capacité pour résoudre les problèmes qui leur sont exposés? Ou parce qu’il s’agit de crier fort pour être entendus de «là-haut», parce que seuls les gens d’Alger détiennent la décision et enverront des «pointures» qui déterreront ce qu’il y a à déterrer et qui empêche les «locaux» d’agir? Le fait est qu’à chaque fois que des émeutes éclatent, à Sidi Safi, Es-Sénia, Sidi Ben Adda et partout où des citoyens ne voient rien venir, c’est le même schéma qui est reconduit. Pourquoi, alors, s’encombrer d’élus -APC, APW, ou députés- et disposer d’une société civile si, à chaque fois qu’un différend éclate, il faut l’intervention de cercles plus hauts placés? L’on serait, presque, tentés de penser que tout ce beau monde est en place uniquement pour répondre à un schéma de société même si ses limites sont atteintes, à moins que les limites sont réellement atteintes et que les élus le savent. Le fait est que beaucoup de problèmes peuvent trouver solution localement. Certains responsables y parviennent et désamorcent des crises qui auraient pu avoir des conséquences très graves, sans que personne n’ait rien ressenti, parce qu’il existe des élus et des chefs qui font «avec ce qu’ils ont sous la main», mais surtout parce que de par leur comportement, leur dévouement et leur engagement exemplaires, leurs administrés ont appris à les respecter, leur accordent du crédit et y mettent du leur pour régler les multitudes de problèmes qui sont rapidement maîtrisables quand on prend la peine de s’y pencher, au bon moment, mais qui prennent des dimensions gigantesques, quand on les ignore. Et qui deviennent dramatiques lorsqu’on méprise ceux qui se pressent chaque matin devant des portes closes, sans arriver à émouvoir le locataire qui est en permanence en «réunion». Le propos n’est pas de jeter la pierre aux responsables de la wilaya de Chlef parce que beaucoup de wilayas ont eu à subir la colère de citoyens qui ne «comprennent» pas qu’on ne veuille pas les comprendre. Mais de faire obligation à tous ceux qui ont à gérer la vie et le destin des autres de faire tout ce qui est possible et que la loi -et la conscience- commande de faire. D’en référer, ensuite, à l’échelon central quand, de bonne foi, les limites légales -et humaines- sont atteintes. Miloud Horr


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