Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Arrêter les dégâts La sonnette d’alarme est tirée. Les mécanismes mis en place ne sont pas infaillibles et beaucoup de travailleurs se mettent en congé de maladie pour des raisons qui les arrangent. Les plus fréquents parmi les motifs d’arrêts sont les maladies psychiatriques. Il suffira au candidat au repos de présenter un certificat mentionnant une pathologie de ce type pour postuler à six mois et, le plus souvent, à plus d’absence légale. Ne désirant pas perdre un acquis, il leur suffira de se mettre, donc, en congé d’une maladie dont la nature justifiera la longue absence. Ce type de motif n’est pas sans être à la connaissance des responsables qui ferment les yeux sur cette pratique qui a tendance à s’amplifier au moment où une mise en disponibilité aurait pu clarifier les choses. En attendant, le poste sera gardé «au chaud» et, plus grave encore, en cas de recherche infructueuse d’autres emplois, le «malade» reprendra son poste et fera valoir ses droits à l’avancement alors qu’il devrait faire l’objet d’enquête et de sanctions. D’autres travailleurs optent pour des congés de plus courtes durées, pratique qui pénalisera, à la longue et au nombre, le rendement collectif. Le mode de fonctionnement des entreprises algériennes ne permettant pas le recrutement d’intérimaires qui pallieront l’absence du travailleur «malade», c’est toute la chaîne qui en pâtira. Au cours des années 70 et 80, les travailleurs qui pouvaient à la faveur d’une législation permissive -et d’une situation financière superficiellement resplendissante- changer de travail autant de fois qu’ils le désiraient, n’hésitaient pas à prendre quinze jours de maladie pour assister à un simple mariage, alors que deux ou trois auraient suffi. Il aura fallu la promulgation d’une loi (Ounissi) pour que les travailleurs cessent ce manège car amputant leurs salaires de la période d’absence, car obligés de patienter quelques semaines supplémentaires pour les toucher de manière réduite par le truchement d’un remboursement contraignant de la part de la caisse d’assurance. Ce seront ces abus qui seront à l’origine du déclin des entreprises nationales qui aidaient à résorber le chômage par un recrutement pléthorique. Car cette pratique avait cours dans les entreprises publiques et les sociétés nationales seulement. Le secteur privé, parce que ses responsables étaient près de leurs intérêts, était épargné, ce qui est toujours le cas aujourd’hui. Le peu d’empressement des responsables à y mettre bon ordre, le copinage, et la corruption qui commençait à étendre ses tentacules, ont fait que des milliers de travailleurs émargeaient au registre de paie alors qu’ils travaillaient à leurs comptes, ailleurs. Les conséquences de cet absentéisme légalisé ont été sans appel: la nécessité de privatiser la majorité des entreprises, d’en fermer d’autres et de réduire la taille de celles qui restent étaient devenue la seule alternative. Des milliers de travailleurs se retrouvèrent à la rue et, pire, leurs postes supprimés. Ce qui eut pour résultat de priver d’avenir leurs enfants qui n’ont pas eu en leurs parents, le meilleur des exemples. La suite est connue: Harga, extension de la corruption, dégradation de la situation sécuritaire. Le plus grave est que ce seront ceux qui ont été à l’origine de leur propre malheur, et celui des autres qui paient aujourd’hui la facture, qui tentent de s’acheter bonne conscience en rejetant la responsabilité de cette situation sur El Houkouma. Miloud Horr


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