Algérie - Revue de Presse

H’lal alihoum, H’ram Alina



Ne crachons pas dans la soupe Les Européens s’inquiètent et veu-lent savoir où va l’argent qu’ils ont débloqué pour la restructuration de l’économie nationale. Mis en place dans le cadre de l’accord d’association avec l’UE, afin de rendre les entreprises algériennes plus compétitives, les «aider» à s’imposer sur le marché et à faire face à la concurrence, le programme MEDA I a été doté de 55 millions d’euros pour remettre à niveau un certain nombre de PME-PMI. Cette aide publique européenne devait constituer une source de financement à «exploiter» en priorité afin de donner un coup de fouet au secteur et le relancer rapidement, d’autant plus que les grandes entreprises qui absorbaient une grande partie des demandes de travail ont été (mal) privatisées ou fermées.Les réformes introduites, pour permettre au pays d’opérer en douceur la transition d’une économie planifiée vers une économie de marché et le placer dans de bonnes conditions pour qu’il soit en harmonie avec l’environnement international, sont lentes et la démarche entreprise semble anachronique avec l’urgence des échéances. A ce jour, à peine la moitié des fonds mis en place a été consommée. La question, aujourd’hui, est de savoir comment rendre plus efficaces la coopération et la coordination entre le bailleur de fonds européen et le bénéficiaire algérien. Car, l’Algérie accuse un grand retard pour ce qui est de la mise en place des différents programmes de mise à niveau. Les Européens reprochent à l’Algérie de ne pas faire assez d’efforts pour profiter des aides qui lui sont accordées et les éternelles lenteurs administratives sont mises en cause ainsi que la mauvaise gestion des dossiers pour accélérer la cadence. En dépit de cette situation confuse, une seconde «chance» a été donnée à notre pays et le programme MEDA I a été prolongé, le MEDA II. Ce second programme, doté d’une enveloppe de 40 millions d’euros est beaucoup plus spécialisé que le premier car s’adressant à des entreprises qui emploient moins de 20 travailleurs, ce qui est le cas de plus de 95% des PME-PMI algériennes. La situation ne s’est pas pour autant éclaircie, une année après sa mise en place: MEDA II n’a toujours pas démarré. Question à un dinar: pourquoi les décideurs ont-ils accepté un accord qu’ils reconnaissent, après coup, peu ou pas profitable à notre pays, et pourquoi cautionner le pourrissement d’une situation qui ne nous rend pas service? Si la consommation des crédits est synonyme de perte de ce qui reste du tissu industriel et du potentiel économique sous couvert d’une aide qui n’est en réalité qu’une forme d’assassinat de nos capacités et donc d’une perte de souveraineté, l’Algérie est en droit de demander une révision des accords ou de les remettre en cause. Le cas échéant, expliquer aux Européens le pourquoi de cette situation qui jette la suspicion sur tout et sur tous. Annoncé à grands renforts de publicité avant sa signature, l’accord avec l’UE a défoncé l’Algérie et l’a rendue encore beaucoup plus dépendante qu’elle ne l’était auparavant vis-à-vis de l’Europe. Il n’y a qu’à se référer aux volumes grandissants des importations et à la chute du pouvoir d’achat dans les pays qui ont signé de pareils accords avec l’UE pour s’en convaincre. Et si 40 millions d’euros semblent, aujourd’hui, de la petite monnaie, rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps l’Algérie se faisait prêter à des taux exorbitants 10 millions de dollars. Et on était contents de trouver des prêteurs! Miloud Horr


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