Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Faire ce qu’il y a lieu de faire L’ambassadeur américain ne semble pas vouloir arrêter son ingérence dans les affaires internes algériennes. Le discours du président, à l’occasion du colloque international organisé par les familles des victimes du terrorisme, ainsi que les coups de semonce du chef du gouvernement ne l’ont pas découragé. Ford, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, a une mission précise à Alger: créer des conditions pour permettre à son pays d’interpeller les autorités algériennes sur une question qu’il jugera d’intérêt pour justifier une intervention en n’excluant «aucune option». Cela fait partie de sa mission. L’Amérique n’a jamais renoncé au remodelage du monde arabe et l’Algérie est un maillon important du projet. Est-il utile, dans ce cas, de rappeler au diplomate l’obligation de réserve à laquelle il est censé s’en tenir, sachant qu’il fait en toute connaissance de cause ce qu’il est en train de faire?De quel droit et au nom de quels critères de démocratie, de respect des droits de l’Homme ou autres, un diplomate se permet-il de recevoir des présidents de partis, des syndicalistes et des représentants de la société civile? Quels bénéfices peut en retirer l’Amérique sinon «monter» de toutes pièces des «dossiers» pour exercer des pressions, comme ce fut le cas en Irak? Le syndicalisme en Algérie va-t-il mal? Les présidents de partis s’estiment-ils bridés? Des représentants de la société civile pensent-ils être persécutés? En quoi une audience chez son Excellence peut-elle être utile pour l’Algérie? L’ambassade des USA n’est pas une section de la Cour internationale de justice de la Haye! Et quand bien même cela aurait été le cas, les arrêts de la Haye n’ont jamais été contraignants sinon nombre de litiges auraient déjà trouvé solution comme par exemple le cas du Sahara occidental, et les Arabes n’auraient pas eu besoin de se réunir pour faire des concessions humiliantes à un Etat qui se complaît à les ignorer. Au nom de la sécurité nationale, l’Etat peut interdire l’accès à l’ambassade à ceux qui donnent l’occasion à Robert Ford de confectionner son dossier. L’Etat n’en fera rien, parce que conscient que c’est précisément ce qu’attend l’ambassadeur pour agir et donner des ordres. Le monde entier sait que l’Irak n’a jamais possédé des armes de destruction massive sinon Saddam les aurait utilisées comme il avait fait usage des Scud. Le monde entier s’était pourtant bien gardé de critiquer la manière dont avaient été préparées et menées la destruction et l’occupation d’un Etat qui ne menaçait plus personne, Israël et l’Amérique encore moins. Faut-il pour autant faire le dos rond devant les libertés insolentes de son excellence et se contenter de faire des rappels sur les obligations de réserve? Robert S. Ford n’est pas nouveau dans le métier. Il a été diplomate en Irak, en Egypte et au Bahreïn, des pays arabes au cœur du chaudron. Il connaît, donc, parfaitement les us et coutumes de la diplomatie. Et si on arrêtait de tourner autour du «pot» et que le gouvernement faisait, lui aussi, ce qu’il a à faire dans pareil cas? Cela aurait au moins le mérite de clarifier les choses, même si l’Algérie a de fortes chances de sortir amoindrie dans ce jeu sordide. Miloud Horr


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