Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Quand le bâtiment ne va pas Les activités de régulation semblent marquer le pas, ce qui a eu pour effet de provoquer une explosion des prix dans tous les secteurs de consommation. En dépit du fait que le ministre de l’Agriculture a fait état d’un bilan qui n’explique guère l’envolée des prix, des produits agricoles de base ont franchi le seuil de l’indécence et contraint des citoyens à consommer des pommes de terre de qualité douteuse. L’oignon, la salade, la courgette, l’orange de saison ont tous connu des heures de gloire au détriment d’un quotidien, chaque jour davantage morose. L’huile, le café et les légumes secs ont suivi. L’emballement des marchés internationaux a été le prétexte tout trouvé. Les péripéties qu’ont connues le lait et les produits laitiers n’ont toujours pas d’épilogue; et les Algériens n’ont le choix que de continuer à consommer un produit à 25 dinars le litre, le prix officiel, mais qui est à la limite des normes (inférieures) de consommation tolérées, ou se rabattre sur l’UHT à 65 dinars, s’ils veulent se prémunir contre de mauvaises surprises. Il y a longtemps, déjà, que les Algériens ont réappris à économiser: allumer une lampe le plus tard possible et quand cela est indispensable seulement, ce qui a eu «l’avantage» de regrouper les familles plus souvent pour déjeuner, dîner ou regarder la télévision. Plus question de laisser couler le robinet quand on se brosse les dents et les bains sont au compte-gouttes, souvent parce que l’eau n’est pas au rendez-vous, même s’il faut reconnaître que de gros efforts ont été consentis. La dernière trouvaille pour lessiver le citoyen a été l’œuvre des coiffeurs qui ont augmenté les prix de leurs prestations malgré le fait que le matériel utilisé a été cent fois amorti. Une situation pénible pour des salariés qui ont fini par se lasser des déclarations concernant la date d’application des augmentations de leurs (maigres) salaires, des fonctionnaires qui n’en finissent pas d’être saignés par des requins qui ne ratent aucune occasion pour sucer leur sang. Lessivé, écorché, saigné, le citoyen déboursera ce qui lui restera du fruit de son labeur chez des médecins qui, non seulement, pratiquent des prix plusieurs fois supérieurs aux taux en vigueur, au mépris des lois, mais qui les augmentent, encore. Ce sera, cependant, la hausse des prix des matériaux de construction qui aura les conséquences les plus néfastes sur le développement ainsi que sur tous les projets grandioses initiés par le président ou le gouvernement. Le prix des F3 qui atteignait à peine le million de dinars a été multiplié par trois, voire par quatre. Et beaucoup d’entrepreneurs ont été contraints d’arrêter les travaux en attendant des jours plus cléments ou demander aux souscripteurs de mettre encore la main à la poche. Cette situation s’étend, évidement, aux projets gouvernementaux qui nécessitaient déjà une révision des prix du fait des retards pris. «Quand le bâtiment va, tout va». C’est ce que dit l’adage des économistes. Cela veut-il dire que tout ce qui a été planifié va être remis en cause? Si le bâtiment marque le pas, il y aura moins de logements, moins de nouvelles usines et moins de postes de travail. Ce qui aura pour conséquences la multiplication des conflits sociaux. L’industrie des harraga connaîtra alors un boom et une nouvelle race de marchands de la mort naîtra: passeur à hauts risques. Sous le feu des questions de nos confrères, plusieurs ministres qui sont passés au Forum de l’ENTV ont assuré que les choses allaient mieux. S’en trouvera-t-il un pour nous expliquer cette vision des choses? Miloud Horr


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