Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Se donner plus de moyens L’Europe est en train de faire un forcing sans précédent pour arracher à l’Algérie un partenariat énergétique d’exception. Le but de cette manœuvre est clair: lier notre pays par un accord de manière à préserver les intérêts de l’Europe et la sécurité de ses approvisionnements et rendre caduque la création de l’Opep du gaz que la Russie s’efforce à mettre en place. En dépit des assurances données par Khelil qui déclarait qu’une «OPEP du gaz serait en l’état actuel des choses une organisation budgétivore sans incidences sur le commerce du gaz, parce que le contenu des gisements algériens est vendu pour les dix à quinze années à venir», ce qui en fait des bacs de stockage, rien n’interdit un retournement de situation. Les chocs pétroliers des années 70 et 80, même s’ils font partie de l’histoire, ont été des leçons que l’Europe a retenues. Et ce ne sera pas l’envolée des prix du pétrole, près de 110 dollars le baril, qui va inciter les pays consommateurs à l’optimisme, même si la bonne santé de l’euro relativise cette flambée qui dure. Les travaux de conseil et suivi de la mise en application de l’Accord d’association, présidés par le Commissaire européen des relations extérieures et par le chef de la diplomatie algérienne, ont déjà débuté. Medelci a surtout développé trois axes à court et moyen termes: l’énergie, le flux migratoire et l’accès aux nouvelles technologies. «2008 sera une année déterminante pour l’adhésion à l’OMC» dira le ministre qui souhaite atteindre «un point de non-retour» sur cette question ainsi que la finalisation du mémorandum sur la coopération stratégie énergétique. Medelci ajoutera qu’il «est impératif de rééquilibrer nos relations avec nos partenaires européens dans le but de sortir de la simple logique commerciale pour aller vers un partenariat plus large». La diversification et l’amélioration des relations avec les pays membres de l’UE passent inévitablement par la mise en valeur des atouts dont dispose le pays: le développement à outrance des industries directes ou dérivées des hydrocarbures. Les lubrifiants, le bitume, le plastique, la pétrochimie et la multiplication de raffineries devront propulser l’Algérie dans une position de leader régional incontestable et en faire un interlocuteur incontournable dans toutes les questions qui touchent aux hydrocarbures et aux industries de transformation adjacentes, car il y a des parts de marché à prendre, essentiellement auprès des pays qui viennent de rejoindre l’Europe. L’entreprise Sonatrach a acquis un savoir-faire qu’elle pourra améliorer davantage en mettant à profit les transferts de technologie. D’une part, parce qu’ils sont profitables à toutes les parties impliquées dans ce partenariat, ensuite parce qu’il s’agit de créneaux hautement créateurs d’emplois qui pourraient aider à résoudre la cruciale question du chômage. Il ne s’agira pas de sombrer davantage dans une dépendance des hydrocarbures mais de valoriser des atouts qui feront de l’Algérie un partenaire intéressant qui a quelque chose à offrir en dehors du gaz ou du pétrole. La mondialisation aidant, il n’est pas exclu de voir un jour le sigle SH garnir le fronton de stations-service en Europe, comme c’est le cas pour Total, BP ou Shell. Le mémorandum ne prévoit-il pas l’ouverture de la coopération dans le domaine de la fourniture d’électricité en Europe et au Maghreb, un objectif qui sera attaqué dès avril prochain? Miloud Horr


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