Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


Une stratégie pour les exportations L’accord d’association avec l’UE ne cesse pas de faire des vagues, côté algérien. Côté européen, l’on se félicite du bon climat, ce qui signifie qu’il y a déséquilibre. L’Europe insiste sur un partenariat stratégique énergétique pour assurer ses arrières au moment où, trois années après la mise en œuvre de l’accord, les opérateurs économiques en sont arrivés à la conclusion que rien n’est venu améliorer le climat de leurs affaires qu’entravent les standards imposés, alors que l’Europe ne cesse d’exiger davantage en demandant la libéralisation des services et la lutte contre le terrorisme. En 2007, les entreprises algériennes ont exporté pour 800 millions de dollars vers les marchés européens, contre 14 milliards d’importation en provenance de ces mêmes pays. Un déséquilibre flagrant qui exprime l’état du commerce entre les deux parties qui caractérise cette association à sens unique. Un responsable de l’association des exportateurs algériens a exprimé tout le désarroi des opérateurs et pose la question de savoir s’il existait une stratégie de l’exportation, et que veulent exactement les pouvoirs publics pour rétablir un équilibre, même si les entreprises algériennes sont loin d’être aussi compétitives que leurs homologues du Nord. Le commerce extérieur ne se limitant pas aux seuls marchés européens, l’Afrique, l’Asie et les pays arabes offrent des opportunités qu’il faudra développer. Encore faut-il lever les entraves qui freinent les opérations d’exportation, et connaître quelles sont les filières qu’il faudra encourager. «Il faut s’asseoir autour d’une table et discuter». C’est-à-dire marquer un temps d’arrêt pour évaluer objectivement les résultats obtenus, et faire des comparaisons entre ce qui devait être fait et ce qui a été fait à des étapes précises. L’Europe continue de monnayer des avantages en promettant une aide pour l’adhésion de l’Algérie à l’OMC alors que l’accord d’association devait en constituer un grand pas puisque les principales «concessions» ont été faites aux pays européens qui sont de principaux membres de l’OMC. L’accord avec l’UE ne devra pas rabaisser l’Algérie au rôle de garde-frontières du sud, pas plus qu’il ne devrait la confiner à un tiroir-caisse. Si l’aisance financière actuelle est un atout qui compte dans la balance parce que l’on ne prête qu’aux riches et que l’on ne vend pas à crédit à des pauvres, les pays européens devront faire un effort et prouver leur bonne foi en aidant à restructurer efficacement les PME-PMI et en faire le fer de lance des activités commerciales spécialisées dans l’exportation. N’est-ce pas dans cette optique que devait s’inscrire le démantèlement des barrières tarifaires et douanières pour «contraindre» le pays à faire plus d’efforts pour créer un développement durable et s’enrichir en produisant plus, et en améliorant la qualité des produits au lieu de compter sur des rentrées «administrées» et pouvoir ainsi se déployer sur de nouveaux marchés qui n’intéresseraient pas les pays de l’UE ? Conscient de ces difficultés, Medelci qui rencontrera ses homologues européens saura à coup sûr éviter à l’Algérie de trébucher et obtenir ce qu’elle a toujours réclamé: l’obtention de visas pour certaines catégories professionnelles, une assistance économique palpable et un soutien effectif à sa politique étrangère, le règlement du problème du Sahara occidental qui bloque la construction de l’UMA, entre autres. Et tant mieux si l’Algérie a un rôle à jouer dans le règlement de la crise avec l’Iran. Alger peut être ce carrefour diplomatique incontournable. Miloud Horr
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