Les dégâts collatéraux
Présenté par Cherif Rahmani, le ministre qui a la charge du dé-partement, le nouveau plan marketing Environnement 2008 fait la «Une». Il se veut un cadre juridique adéquat et a pour objectif la mise en place d’un arsenal dissuasif dont le but est de protéger l’environnement. Une grosse enveloppe financière a été dégagée, 418 millions d’euros. Le plan vise à encourager le comportement du civisme et le respect de l’environnement, la mobilisation des citoyens, l’engagement d’un travail de partenariat basé sur la communication avec les administrations, les associations, les structures socio-éducatives et ira jusqu’à associer les hommes de culte. Ce seront les champions du monde en la matière qui ont été choisis pour faire notre «éducation». Un bureau d’études allemand sera le pilote qui dirigera les opérations dont le but est le transfert du savoir-faire, la coopération technique et la formation.Trois axes importants ont été évoqués: l’écotourisme, le développement durable et le principe du pollueur payeur a été retenu. Des responsables ont beaucoup parlé de schémas directeurs mais la réalité du terrain est tout autre, car la gestion de l’environnement passe inévitablement par la gestion des déchets ménagers. Si l’intention est louable, le fait est que beaucoup reste à faire tant du côté de l’administration que du côté du citoyen. Le réflexe le plus élémentaire qui respecte l’environnement -jeter un papier dans l’endroit approprié- ne peut être effectué du fait de l’indisponibilité de poubelles, que cette indisponibilité soit le résultat d’une défaillance des services de l’hygiène ou d’actes de vandalisme. Des déchets ménagers jonchent les rues bien après le passage des camions de ramassage parce que les armées de chats qui occupent les rues sont passées avant; et des citoyens qui ont eu le réflexe civique de mettre leurs détritus dans de belles corbeilles avec couvercle et tout le reste, ont eu la désagréable surprise de constater la disparition du réceptacle après que son contenu a été vidé, ne laissant d’autre choix à l’auteur du geste civique que de recourir au traditionnel sachet plastique. L’environnement ne se résumera, certes, pas au ramassage des déchets ménagers, même si plusieurs collectivités locales peinent à s’acquitter de cette tâche par manque de matériels adéquats ou par défaut de civisme des riverains qui sortent leurs «collections» après le passage des éboueurs, ce qui a été dénoncé par une société de ramassage qui affirme avoir d’énormes difficultés sur ce plan. Les constructions inachevées qui défigurent le paysage en dépit des lois votées, des rues éventées, des véhicules trentenaires et polluants qui continuent de circuler, des réseaux d’assainissement mal entretenus ou qui ne répondent plus aux normes et des travaux qui démarrent mais qui ne s’achèvent jamais à l’image des conduites de gaz et d’eau que l’on raccorde éternellement.
Compter sur la mobilisation du citoyen, car il est la destination finale du plan et l’auteur bon geste, est une excellente chose. A condition, bien sûr, qu’il soit réceptif et sensible à son environnement, parce qu’il reste l’otage d’un environnement administratif et social mal préparé. Des espaces verts ont été détournés pour la construction de maisons individuelles et des projets grandioses continuent de végéter au fond de tiroirs depuis des décennies. Petit lac, Oued El Harrach et bien d’autres «merveilles» en sont des exemples.
Miloud Horr
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Posté Le : 10/03/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com