Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Une association à sens unique? Ferrero-Waldner a été catégorique: pas question de revoir des aspects de l’accord d’association Algérie-UE. Le principal argument avancé tient au fait que le document a été signé par l’Algérie et que plusieurs pays sont engagés d’une manière unie, bi ou multilatérale. Ce qui signifie, en clair, que l’Europe saura préserver ses intérêts et que l’Algérie aurait dû voir de plus près ce qu’elle devait signer. Et même si tout le monde s’accorde à le reconnaître, membres du gouvernement et opérateurs économiques en premiers, près de trois années après, l’association n’a eu aucun effet bénéfique sur nos entreprises. Bien au contraire, nos chefs d’entreprises ont des difficultés à exporter -même s’il faut reconnaître que beaucoup de défaillances de management les handicapent. Le tissu industriel, le système tarifaire qui contribuait beaucoup à la protection de l’économie nationale et la faiblesse des performances hors hydrocarbures ont largement profité aux pays européens, ce qui fait que les produits algériens ont tendance à disparaître des étals au profit d’autres importés d’Europe et d’Asie. L’Europe aidera l’Algérie «par des expertises» et en faisant des recommandations pour aider à son adhésion à l’OMC qui va prendre du temps», précisera la commissaire européenne. De quelle aide peut-il s’agir? D’une opération similaire à celle que l’UE avait promis aux Palestiniens quand les 50 millions de dollars mensuels leur avaient été confisqués par l’Etat sioniste, alors qu’un SMIG humanitaire n’a pu être mis en place pour voler au secours de populations plongées dans le noir, privées de carburant et de médicaments? Les intérêts nationaux et la philanthropie n’ont jamais cohabité d’une manière désintéressée si ce n’est pour actionner le mécanisme de la carotte et du bâton qui aboutit au même résultat: on n’a rien pour rien. L’Européenne enfoncera le clou en s’opposant à une immigration clandestine qui verra le déferlement de «criminels» sur le continent nord alors qu’il y a possibilité de mettre en place des mécanismes pour réguler une «immigration intelligente» qui saura s’intégrer. Une manière de signifier à l’Algérie qu’elle devra garder ses analphabètes -graine de terroristes en puissance- et laisser tranquillement partir sa crème, au nom de droits de liberté de circulation des personnes, mais surtout parce qu’elle n’a pas les moyens d’entretenir et de fixer ses compétences. Ce sera, finalement, pour protéger l’Europe que la commissaire aura fait le déplacement d’Alger: assurer la sécurité de ses approvisionnements en énergie face à la position dominante de la Russie, mais surtout en prévision de la quasi-certitude que Poutine allait continuer à gouverner son pays par le truchement de Medvedev qui a publiquement annoncé l’inscription de sa politique en droite ligne de celle de son mentor. La réduction des fournitures de gaz à l’Ukraine, pour non-paiement des arriérés, est une menace claire pour l’Europe qui va pâtir de cette sanction parce que l’Ukraine jouera sur les quantités qui lui sont destinées dans le but d’amener l’UE à faire ou des pressions ou des concessions à la Russie. Le message est clair. L’Algérie saura-t-elle répliquer de la même manière à Benita Ferrero-Waldner et lui renvoyer un «pas question...» aussi sec? Dire non, de temps à autre, peut s’avérer salutaire, d’autant plus que lorsqu’un accord est signé, il l’est par les deux contractants. Miloud Horr


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