Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Le fruit de la patience A une question concernant l’aug-mentation des salaires des Cubains qui voyaient leur pouvoir d’achat s’éroder du fait de l’impitoyable embargo imposé par les Américains, Castro répondit qu’il «fallait travailler». Otages d’un communisme qui allait à contresens de la tendance économique mondiale, le premier responsable chinois avait libéré ses compatriotes en leur déclarant «travaillez et enrichissez-vous». Cuba est devenue une puissance régionale et la Chine s’est hissée à la quatrième place des économies mondiales et les prévisions la donnent comme la future puissance économique qui détrônera les USA. Ces deux exemples montrent, si besoin est, que la seule richesse réside dans le travail, et le travail est source de richesses. Dans le cas de l’Algérie, existe-t-il des indicateurs qui montrent que la situation est en train de s’améliorer? Certainement. Un taux de croissance respectable qui permet un optimisme objectif, le réduction du décalage qui existait entre l’euro sur le marché parallèle et sa cotation dans les banques, même si un bond est observé conjoncturellement, et des exportations hors hydrocarbures en hausse, 1,1 milliard de dollars c’est-à-dire le double d’il y a à peine cinq ans. Ce sera, cependant, la réapparition de petits métiers, la volonté de créer sa propre entreprise, l’amour pour les études et l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs qui seront le meilleur baromètre de cette sortie de crise dont la progression lente, mais sûre, donne l’impression que l’Algérie est dépendante des hydrocarbures. A l’inverse de Cuba et de la Chine, et encouragée par des projections favorables, l’Algérie a atteint un stade où les pouvoirs publics peuvent se permettre de faire l’impasse sur certaines recommandations contraignantes du FMI et «aller plus vite que la musique» en volant au secours de certaines couches qui n’ont pas les moyens d’améliorer leurs revenus ou de s’enrichir, parce que leurs statuts ne le permettent pas. Il s’agit, bien sûr, des fonctionnaires qui sont frappés de plein fouet par une situation exceptionnelle qui caractérise le commerce international. Plusieurs solutions ont, probablement, été envisagées pour alléger le fardeau de cette catégorie de salariés: la revalorisation du dinar, la suppression des taxes, l’administration des prix ou le recours au soutien des prix, c’est-à-dire tout ce qui a déjà été pratiqué par le passé et encouragé beaucoup d’Algériens à verser dans la contrebande aux frontières, pousser au gaspillage et à dévaloriser l’effort. Si le président a choisi, en dépit de la lenteur du processus de création des richesses, d’avaliser les augmentations, il l’a fait pour alléger le fardeau de ses concitoyens en dépit d’une conjoncture défavorable et taire les pyromanes qui ne «comprennent» pas pourquoi les Algériens vivent misérablement alors que leur pays «dort» sur des milliards, distillant des informations sournoises en faisant constamment état des réserves en devises pour suggérer un mécontentement, des grèves, ou même des émeutes. Si les augmentations tardent à venir, c’est parce qu’il s’agit d’élaborer des textes pour unifier le système de rémunération qui a été à l’origine de tant d’injustices. Le travail n’est pas facile. Faire dans la précipitation calmera pour un temps une agitation sociale qui risque de voir un retour de manivelle dévastateur si les mécanismes d’évaluation ne sont pas maîtrisés. Quand les nouveaux salaires seront appliqués, la frustration née du retard n’aura d’égale que la satisfaction de se voir à la tête d’une économie que représentera le versement des rappels. Miloud Horr


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