Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Il n’est pas trop tard Le ministre délégué à la ville décla-rait que l’action de son ministère n’était pas visible, parce que son département n’avait pas de prolongement au niveau des collectivités locales. Il avait précisé que son ministère était un outil consultatif. Les propos du ministre traduisent dans les faits l’absence d’une politique de la ville du fait de l’inexistence d’une structure qui supervise, coordonne et rappelle à l’ordre les contrevenants qui ne respecteraient pas le contrat de développement urbain, ce qui a contribué à la dégradation de l’image de la cité. Intervenant à ce sujet, le président de la République avait fait état de la clochardisation, justement, des villes algériennes et précisé que le pays pouvait aspirer à mieux. Il avait même cité en exemple la capitale des Hauts-plateaux et comparé nos villes avec celles de pays voisins. Instructions ont alors été données pour éliminer certains aspects hideux qui caractérisent nos villes.Jeter la pierre aux responsables chargés de veiller sur la propreté, le respect de l’architecture et la gestion de nos cités serait aller vite en besogne car le boom social des années 80, le retard pris dans la réalisation de logements et des infrastructures d’accompagnement (écoles, hôpitaux, marchés, parkings,...) et les décisions prises dans l’urgence ont eu des conséquences catastrophiques. Non-respect des normes de l’urbanisme, course effrénée aux constructions -souvent sans documents légaux- régularisations abusives, absence de schéma directeur et priorité au logement au détriment des espaces vitaux et des infrastructures annexes ont été les principales actions qui ont transformé nos villes en chantiers perpétuels, ce qui a contribué à défigurer le paysage. De la grisaille partout et tout autour des villes que ceinturent des bidonvilles qui accentuent la pression et donnent l’impression que le retard ne sera jamais rattrapé. Le terrorisme a laissé une empreinte indélébile et des requins n’ont pas hésité à construire sur les rares espaces verts qui donnaient l’illusion que l’environnement est un élément important. Tel est le constat effrayant en cette Journée nationale de la ville. Le gouvernement vient de pondre des textes de loi pour remédier à certaines anomalies telles que l’obligation d’achever les travaux qui durent depuis une éternité. Les priorités du développement ont éclipsé la nécessité de prendre soin des quartiers chics et de les entretenir pour en faire des exemples de bonne «gouvernance» urbaine, ce qui a conduit la plupart des responsables locaux à tricher en transformant par magie les itinéraires empruntés par des cortèges officiels à l’occasion de visites présidentielles ou de celles d’hôtes de marque. Un simple tour en ville permettra de constater que des rues nouvellement refaites sont éventrées pour cause de travaux (gaz, eau, conduites d’assainissement,...), causant des désagréments à la circulation et salissant le paysage par temps de pluie. Tout n’est pourtant pas perdu, pour peu qu’il y ait séparation de l’acteur, du contrôleur et de l’exécuteur qui se confondent, pour l’heure, en une seule et même entité: l’APC. Des textes de loi existent et il suffit de mettre en place un organisme de surveillance indépendant, une espèce de garde-fou qui rappellera à leurs obligations les intervenants pour harmoniser, coordonner, superviser, et sanctionner, le cas échéant. Compter sur le civisme du citoyen, et le sensibiliser, est une belle chose mais la démarche restera un simple slogan tant qu’il n’a pas la conviction que l’Etat n’exerce pas ses prérogatives, ne contrôle pas et ne sanctionne pas les maillons défaillants. Miloud Horr


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