Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Les augmentations sont déjà dépassées Sidi Saïd vient de se distinguer par une déclaration pour le moins singulière: les augmentations, que la Centrale brandit depuis près d’un semestre comme une victoire historique, n’auront aucun impact sur le pouvoir d’achat! Il est peu probable que Sidi Saïd ait fait cette découverte durant le week-end écoulé seulement, à moins que, tenu pour responsable par le gouvernement, le patron de l’UGTA ait décidé de riposter en rendant public un secret de Polichinelle. Une manière toute syndicale de justifier la nouvelle démarche qu’il entend initier pour freiner la spirale des prix. Ce qui est fâcheux est que Sidi Saïd n’est plus seul sur le dossier du pouvoir d’achat, le président de la CNPPDH est également sur le coup. Répondant à une préoccupation concernant les droits de l’Homme en Algérie, Ksentini a été catégorique: il n’existe aucun détenu dans des camps de quelque type que ce soit. En revanche, il l’a été moins sur les droits de l’Homme. «Je ne dirais pas que les DH sont bien, mais la situation est meilleure», dira-t-il. La CNPPDH transmettra mercredi un rapport au président de la République à ce sujet. La situation s’est, certes, beaucoup améliorée avec la Réconciliation nationale qui a permis le retour de la paix, et la Justice est en train de commettre des réformes en profondeur. Le point le plus positif, citera Ksentini, est la suppression du crime économique qui a servi de prétexte pour jeter en prison des centaines de gestionnaires. Sur la presse, pas un mot, probablement parce que le pouvoir ne se partage pas: les journalistes, ces prétendants au 4ème pouvoir (à ne pas confondre avec mandat), sont toujours sous la menace d’un emprisonnement en dépit du fait que les articles 36 et 41 de la Constitution garantissent et la liberté d’opinion et la liberté d’expression. Le dénominateur commun entre les déclarations de Ksentini et celles de Sidi Saïd est le pouvoir d’achat. «Réviser les salaires est une bonne chose, mais faire en sorte que la vie soit moins chère est plus important. Il suffit de se promener dans la rue pour se rendre à l’évidence de ce qui se passe», regrettera Ksentini. Parlant des droits des Algériens au travail, au logement, à la santé et à la scolarité, le président de la CNPPDH citera la détention préventive comme étant à l’origine du surpeuplement des prisons du pays. Et sur le plan sécuritaire, il précisera que l’Algérie fait face à un terrorisme de seconde génération qui a changé de «visage, de moyens et de commanditaires» et qui s’est tourné vers les pays du Maghreb parce qu’il a échoué en Europe et en Amérique. Le terrorisme est un phénomène planétaire et il a prise là où le terreau s’y prête. Les augmentations, qui n’ont plus d’impact sur le pouvoir d’achat, et la cherté de la vie sont-elles les ingrédients qui favorisent l’éclosion de ces kamikazes qui préfèrent mourir en s’explosant plutôt qu’à petit feu? On serait presque tentés de croire que c’est-là le message que tentent de faire passer ensemble l’UGTA et la CNPPDH. Il serait difficile de nier que la situation est explosive et que la misère couverait plus de candidats kamikazes que de statuts à finaliser pour changer les fiches de paie des fonctionnaires. Miloud Horr


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