H’lal alihoum, H’ram Alina

Trois et plus si affinités Le FLN et Tamanrasset depuis hier ont donné le coup d’envoi de la campagne présidentielle de 2009 et ouvert la voie à un 3ème mandat. La question de la révision de la Constitution devient, de ce fait, un faux débat qui continuera, cependant, à être évoquée pour permettre à de faux acteurs politiques de justifier leur statut d’opposants. Les Algériens s’en moque que Bouteflika brigue un 3ème. Il peut même s’autoproclamer président à vie, enfin tant que la vie l’habitera; la question ne dérangera personne: ni Sarkozy qui fera de bonnes affaires avec l’Algérie sans rien donner en contrepartie, ni Bush qui sera parti ni les Algériens qui ont (ré)appris à constituer des stocks, comme au bon vieux temps où il valait mieux s’occuper de trouver des œufs et s’autocensurer pour rester en vie. A la différence de cette époque, et la démocratie aidant, les Algériens peuvent aujourd’hui critiquer et même exiger, mais c’est tout, car les urnes africaines peuvent faire apparaître autre chose que des lapins. L’Algérie est toujours un pays africain, en dépit d’un accord d’Association avec l’Europe. Les CV des présidents qui ont eu à nous gouverner nous rappellent que l’Algérie est bien un pays arabe. Tous sont morts soit en exercice soit démis. Seule la parenthèse Zeroual reste une énigme. Peut-être, parce que Général, il sait que tout raisonnement tactique a des limites dans le temps et dans l’espace et qu’il faut savoir faire une pause après dix années de guerre, période qui correspond, curieusement, à deux mandats en Algérie. En quoi, un 3ème mandat dérangerait-il les Algériens? En rien, franchement. Sept millions d’entre eux sont analphabètes, ceux qu’on dit instruits sont occupés à décrocher qui un diplôme qui un job quand ils ne sont pas à la recherche d’un passeur et le reste, qui est branché sur la parabole, est incapable de vous répondre si Alger est toujours la capitale culturelle arabe. Dénominateur commun, tous réclament leur part de pétrole. Certains désirent prendre tout un puits, et sont reconnaissables aux immenses portraits qu’ils déploient sur les buildings qu’ils possèdent; d’autres, quelques barils et sont reconnaissables quand ils passent à la télé. Le reste, enfin, se contente de trouver du combustible pour faire fonctionner les lampes à pétrole, parce que l’électricité est trop chère et que l’obscurité n’a jamais tué personne, sauf du temps du terrorisme, et le terrorisme est mort. Pouvoir d’achat mis à part, le bilan de Bouteflika est élogieux: le pays n’est plus endetté, de nouveaux hôpitaux sont construits, de même que des écoles, des logements, des autoroutes, des ponts, des mosquées, des tramways et même un métro. L’eau qui coule dans nos robinets n’est plus saumâtre et les fonctionnaires vont être augmentés. Enfin presque. Que demander de plus? Il reste encore à éliminer la corruption, restaurer la sécurité dans les villes, éradiquer le marché informel, botter le derrière à quelques ministres qui empêchent la concrétisation des promesses de 2004 et trouver les 19 copies de Hanoune. Un beau programme électoral qui mérite qu’on écrase le «74» parce que d’autres pays plus huppés ont écrasé le leur. Pourquoi, alors, en faire une fixation? Les présidents des partis qui sont mieux éclairés que nous, n’ont-ils pas déjà voté pour un 3ème mandat? Laissons Bouteflika finir sa tâche, peut-être finira-t-il par comprendre que l’article 74 ne concerne pas que le président? Peut-être, même, attend-il d’être réélu pour virer les Benbouzid, Temmar, Tou, Barkat et tous ceux qui sont responsables de nos malheurs et de la patate à 100 DA et de l’œuf à 10? Ce ne sera qu’à ce prix qu’il pourra s’occuper de nous gouverner au lieu d’aller inaugurer des bricoles à des milliers de kilomètres de la capitale. Miloud Horr