H’lal alihoum, H’ram Alina

L’intention était bonne A l’inverse de beaucoup de ministres, le directeur général chargé de trouver des solutions aux problèmes de la jeunesse, au ministère du Travail, s’est appuyé sur du concret et présenter des chiffres. Sans préjuger de savoir si les bilans communiqués trouvent un prolongement sur le terrain, un responsable a -enfin- parlé en évoquant le passé. Le DG, et c’est tout à son honneur, n’a pas fait de projections sur l’avenir ou déclaré qu’en 2000 et quelques, tant de postes de travail seront créés. Non. Le DG a été aussi clair que la question qui lui a été posée: Oui, les deux millions d’emplois promis par le président de la République seront réalisés à l’échéance arrêtée. Non seulement le programme sera mené à bien, déclarera l’invité de la radio, mais la chose est prise très au sérieux au ministère du Travail. En dépit de l’absence de statistiques, ajoutera-t-il, nos avons aujourd’hui une visibilité du marché du travail, allant jusqu’à cibler et identifier où se situent les besoins. 490.000, 446.000 et 512.000 postes (plus les virgules) ont été créés durant les trois dernières années. Et l’année en cours est tout aussi prometteuse. L’intervenant indiquera que le taux de chômage, qui avoisine les 12%, sera fortement revu à la baisse. Une bonne nouvelle qui réjouira les compressés, les fils de compressés qui ont l’habitude de prendre la relève de leurs parents -mais qui ne bénéficient plus de ce privilège pour cause de disparition de l’entreprise- et tous ceux qui n’ont pas de Flen pour les pistonner, car avec autant de postes, la crise sociale est assurée d’être résolue, si ce n’est déjà fait. Seul problème, il faut informer les harraga qui continuent de risquer leur peau sur des rafiots de fortune par gros temps pour, au mieux, espérer cueillir des oranges -la saison s’y prête- alors qu’ils peuvent choisir le métier qui leur convient chez eux, la vie sauve en prime! Il faudra, également, songer à informer ces dizaines de milliers de jeunes que l’on continue de dépouiller de leurs économies en contrepartie d’un contrat de travail à durée déterminée, les fameux CDD qui gonflent les bilans, ou au mieux d’un contrat de pré-emploi quand il ne s’agit pas d’un vulgaire strapontin pour émarger au filet social et les prier de s’adresser aux agences de l’emploi qui scrutent l’horizon. Si le mérite du DG a été de donner des chiffres, ou tenter de contribuer à réaliser une promesse faite aux Algériens, car il n’y a pas que la jeunesse qui souffre des affres du chômage, encore faut-il quantifier combien notre économie peut offrir de postes par spécialités -médecins, licenciés, techniciens, maîtrise ou main d’œuvre à vocation polyvalente- et combien existe-t-il de demandeurs de travail par spécialité. Car enfermer un universitaire dans une mairie pour rédiger des actes de naissance, par exemple, ne contribue ni à éliminer le chômage, ni à stopper l’émigration clandestine et incitera, encore moins, un père à accorder la main de sa fille à ce genre de prétendant qui a de fortes chances de finir en prison, si d’avis la tentation de délivrer des documents d’état civil, en contrepartie d’un billet, s’avérait plus motivante que le salaire offert. Miloud Horr