La part du gâteau
Les usagers de la SNTF ont été accueillis, en ce début de semaine, par une augmentation surprise sur les tronçons qu’ils avaient l’habitude d’emprunter. Une double pénalité, sachant que la plupart des clients font quotidiennement des aller-retour entre Alger et sa banlieue. Les voyageurs se disent révoltés. Du fait d’une augmentation qui pèsera lourdement sur leur budget, en fin de mois, mais surtout parce qu’ils n’auraient pas été informés. Une attitude que dénonce la direction des Chemins de fer qui soutient que la décision a été prise le 18 décembre et que des affichages ont été effectués pour informer que les hausses des billets entreront en vigueur le 1er janvier 2008. «Faux» répondent en chœur les usagers: aucune affiche n’a été collée. En signe de bonne foi, ils défient quiconque en montrera une, dans les halls ou ailleurs.Cette polémique sur la communication relèguera au second plan le sujet principal, la hausse. La SNTF a-t-elle ou non informé les passagers concernés par le trajet? Difficile de répondre, même si de fortes suspicions pèsent sur les services chargés de communiquer qui pourraient avoir volontairement «omis» de signaler un fait aussi important. Probablement par crainte de voir des émeutes éclater. Le plus troublant -ou le plus comique- dans cette histoire est que la direction de la SNTF précisera qu’il ne s’agit pas d’une augmentation mais de réajustement des prix. Comme si le fait de travestir une hausse dispensait les usagers de débourser plus! A moins que le réajustement évoqué n’est qu’une pirouette qui permettra, le moment venu, d’annoncer des augmentations que l’administration des Chemins de fer nommera comme telles. Peut-être même attend-elle l’entrée en vigueur des augmentations des salaires pour l’annoncer et légitimer une action qui n’a pas été inscrite dans la loi de Finances? Si la colère des usagers est compréhensible, parce que leurs fiches de paie n’ont pas encore connu les changements promis, cette manie de procéder à des hausses sauvages à chaque annonce concernant les salaires est dangereuse. Parce qu’elle sape les efforts visant à stabiliser le pouvoir d’achat, certes, mais surtout parce qu’elle relève d’une mauvaise gestion qui se répercutera sur l’usager qui sera, en fin de compte, l’équilibriste des comptes. Et le cas n’est pas spécifique à la SNTF.
Au 1er janvier 2008, aucun intrant n’est venu perturber les accessoires qui entrent dans le calcul du prix du billet, si ce n’est les dépenses courantes qui sont déjà prises en compte. Et les trains sont toujours aussi bondés. Ce qui signifierait que la SNTF a anticipé pour prendre sa «part» des augmentations dont bénéficieront les fonctionnaires. Car, ce sont en majorité des fonctionnaires qui empruntent le trajet objet du «réajustement». Sinon comment expliquer pourquoi la SNTF n’a rien fait avant la Bipartite?
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Miloud Horr
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Posté Le : 06/01/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com