Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


A défaut de voir le pays changer… Les Algériens ont fait ce qui était attendu d’eux: voter. Peu importe qui les électeurs ont choisi et ce que contenaient les petites enveloppes bleues et blanches qu’ils ont glissées dans les urnes, seul leur nombre compte. Le FLN a remporté les élections, talonné par le RND et le lapin qui est sorti du chapeau a été, cette fois-ci, le FNA. Peu importe dans quel ordre et qui est le tiercé gagnant, les candidats ont tous promis une vie meilleure, et juré que les choses allaient changer. Cependant, rien ne changerait parce que beaucoup parmi ceux qui étaient en poste ont gardé leurs fauteuils, hypothéquant largement les chances de changement. Il est, certes, prématuré d’attendre des résultats alors que les «nouveaux» patrons des communes viennent d’être installés, et que, de toutes les façons, les électeurs n’attendent rien de ce côté, sauf peut-être une amélioration des services internes comme l’état civil ou le ramassage des ordures, ce qui est déjà une grande performance. Ce sont plutôt les états-majors qui patronnent ces élus qui sont interpellés, car ils ont le pouvoir de faire bouger les choses, comme ils ont celui de changer la Constitution. Mais de ce côté, encore, on ne voit rien venir sinon le retour du spectre des conflits sociaux et de la chute du pouvoir d’achat. Les professionnels du lait viennent de faire savoir qu’ils sont mécontents, que les subventions ne sont pas versées et que beaucoup d’entre eux claquent la porte. Le patron du FCE préconise de s’approvisionner en lait en Amérique. Tout y est, paraît-il: la qualité, la quantité et les prix qui seront certainement plus intéressants du fait de la dévaluation du dollar. Seul point d’interrogation, Hamiani n’a pas précisé à qui l’opération sera profitable, pour le consommateur qui paiera moins cher ou l’opérateur qui achètera moins cher mais qui fera plus de bénéfices. Comme pour la patate ramenée du Canada sans taxes mais qui a continué à coûter le même prix, avant que les consommateurs se rendent compte qu’ils consommaient de la pourriture, au propre comme au figuré. Ce qui est, cependant, plus intriguant encore est le fait que durant la campagne électorale personne n’a plus entendu parler de cherté des produits de consommation. Tout est subitement rentré dans l’ordre. Simple pause tactique des spéculateurs, ou deal avec les décideurs? La question mérite d’être posée car certains P/APC en sont encore à s’étriper pour le Fauteuil, que les œufs ont pris des ailes, tout comme certains produits agricoles. Quant au lait, nos enfants attendront longtemps pour grandir comme tous les enfants de cette Europe qu’ils regardent avec envie à travers leurs petits écrans. Peut-être même est-ce à ce moment que naissent leurs rêves et qu’ils se jurent de changer leurs existences futures en réussissant leurs études pour augmenter leurs chances d’être sélectionnés par Sarkozy, à défaut de voir leur pays changer…   Miloud Horr
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