H’lal alihoum, H’ram Alina

Les Musulmans victimes d’eux-mêmes Les Arabes, et les Musulmans d’une manière générale, sont la cible de pratiques haineuses et racistes ouvertes, qu’ils se trouvent dans leurs propres pays ou qu’ils soient les hôtes de pays tiers. Cette montée de l’islamophobie et de cet ostracisme qui frappent des millions de Musulmans, en Europe et en Amérique, a été exacerbée par les attentats de septembre 2001, certes, mais les faits prouvent que ces attaques n’ont été que le catalyseur qui a permis l’explosion d’une hystérie collective contre des citoyens américains, français ou italiens qui n’ont eu pour seul tort que de porter des prénoms comme Mohammed ou un patronyme qui commence par Ben ou Bou.La réplique disproportionnée contre un pays aussi exsangue que l’Afghanistan et l’invasion brutale d’un Irak mis sous embargo des années durant prouvent, si besoin est, que l’Occident qui avait soutenu sans réserve et les frappes et le concept de guerre préventive en voulait et aux Musulmans et aux Arabes d’une manière particulière, bien avant que les Tours jumelles ne s’écroulent comme un château de cartes. Le choix de cibles potentielles telles le Liban, la Syrie ou l’Iran sur lesquels pèse une lourde épée de Damoclès, démontre tout l’acharnement des Occidentaux qui ont redéployé vers eux leurs armadas depuis que le communisme n’est plus un danger, cachant mal de funestes desseins. Seuls les prétextes changent d’un pays à un autre, mais le dénominateur commun de cette croisade reste l’Islam. Il ne s’agit pas d’une vision réductrice des relations internationales, car l’Algérie avait -au cours des années 60 et 70- eu à souffrir du racisme, ce qui avait contraint le défunt président Boumediène à suspendre l’envoi de travailleurs en France, le 19 septembre 1973, à cause d’incidents racistes répétés. Ce ne seront pas les déclarations de dirigeants chrétiens et démocrates qui se sont empressés de mettre en avant la suprématie des valeurs chrétiennes, et l’acharnement de journaux qui tourneront en ridicule, dans l’impunité, le prophète des Musulmans sous couvert de liberté d’expression, qui plaideront en faveur d’un dialogue serein, alors que la seule évocation négative de l’Holocauste conduira ses auteurs en prison. Mieux, à chaque fois qu’un Musulman est présumé impliqué dans un attentat ou une arrestation, tous les médias occidentaux se relaient pour répercuter des images négatives sans faire le même tapage réparateur quand il est innocenté. Et le même scénario est répété lorsque des pays arabes sont en proie à des violences, à la différence que dans ces cas les terroristes deviennent des Moudjahidin et les victimes, des dictateurs et des tyrans. La France, le pays qui a inventé le concept d’ingérence humanitaire, compte zéro député d’origine africaine, arabe ou musulmane sur les 577 qui siègent à l’Assemblée alors que le 1/6 de sa population est issu de l’émigration. Comment, dans ce cas, accorder du crédit à une «mobilisation» de pays qui tentent de trouver des solutions à la montée de la haine du musulman et de l’islamophobie, quand leurs populations sont préparées à trouver des boucs émissaires au faciès précis? Les Musulmans, et les Arabes, n’ont, certes, rien fait pour améliorer leur image auprès des populations concernées qui sont les seules à pouvoir changer quelque chose, loin du choc des civilisations, des valeurs chrétiennes et des terroristes islamistes auxquels leurs dirigeants ont donné le sein.