Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Le filon Un calcul simpliste, incluant le nombre de véhicules roulant au diesel, les engins, les bateaux, les commerces ainsi que les usines, rapportera à l’Etat la bagatelle de 10 milliards de centimes par jour. Un gain net généré par l’augmentation, de 30 centimes, le litre de carburant en 2008. Au change parallèle, les 10 milliards se transformeront en un million d’euros et rapporteront près de 400 millions en devises fortes par an, soit la moitié des exportations algériennes... hors hydrocarbures. L’autre moitié sera, évidemment, assurée par les gains que rapporteront ces bouts de papier qui ne coûteront rien au Trésor, mais que les «diésélistes» sont sommés de débourser pour acquérir la vignette pour éviter de débourser plus, en amendes et en bakchich.Les rédacteurs de la loi des Finances 2008 ne se sont pas allés trop loin pour trouver la solution afin de renflouer les caisses de l’Etat qui se sont retrouvées subitement vides par la location, à l’Amérique, de plusieurs dizaines de milliards de dollars. S’inspirant, certainement, de ce qui se passe du côté d’Amsterdam ou de Londres, ils se sont contentés de copier, calculant ce que rapporte un dollar d’augmentation du prix du baril, le reste est un jeu d’enfant. Il suffisait d’adapter la formule à la pompe de Baraki, Djelfa ou Saïda, des régions qui n’ont pas de problèmes avec l’environnement, contrairement à Alger où les autorités ont fait appel à des compétences internationales pour nettoyer ‘Ezbel’ produits par ceux qui veulent nous dépolluer. Si les experts de Karim Djoudi ont cherché, à travers leur trouvaille, à faire payer le gamin qui veut épater ses copains avec la dernière 4x4 de papa, il y a méprise, car ni le gamin et encore moins le papa ne paient le plein de diesel. Et même s’ils le faisaient, histoire de montrer aux autres qu’il leur arrive de mettre la main à la poche, ces bijoux de la technologie ne sont pas les seuls à polluer. Les Algériens ne roulent pas tous en «Touareg», loin s’en faut. Il y a des dizaines de milliers de tacots qui ont échappé au piège du contrôle automobile obligatoire, l’autre merveilleuse trouvaille. Ce qui est plus grave, encore, c’est qu’il existe des millions d’Algériens qui n’ont pas eu l’honneur -et le privilège- de posséder une 504 trentenaire ou un Saviem asthmatique. Ce seront, cependant, eux -on n’ose plus les qualifier de citoyens- qui paieront plus cher le ticket de bus, la course assurée par le clando et les mille petits riens fabriqués en utilisant du diesel, pour boucler chaque jour les 10 milliards de centimes prévus des économistes qui sont loin de se douter de ce que l’on ferait s’il n’y avait pas eu le diesel. Nettoyer l’Algérie en faisant le vide, reviendrait à faire comme ces fabricants d’armes sophistiquées qui tuent l’ennemi mais préservent l’environnement. Si les Américains ont imaginé de telles armes, c’est dans le but de peupler ces contrées propres dont ils ont exterminé les populations. Dans notre cas, qui profitera d’une Algérie dépolluée mais sans habitants, si ce n’est des ministres, P-dg, sénateurs, députés et des nantis parmi lesquels ceux qui ont profité de la détaxe de la patate qui survivront? Ne vaut-il pas mieux sauver, aussi, le reste pour qu’il puisse voter et être gouverné?


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