Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


Le retour de la classe moyenne Colonne vertébrale de toute société, la classe moyenne algérienne avait été laminée par les politiques successives passées pour tenter d’égaliser une société déstructurée par des expériences suicidaires. Des slogans, aussi pompeux que creux, censés améliorer le niveau de vie de nos concitoyens, furent lancés tout au long des décennies passées sans résultats probants. Tour à tour, les grossistes ont été supprimés pour être rétablis après que les circuits de distribution aient été déstructurés, laissant place à des opportunistes qui ont pris la relève mais qu’il était difficile et d’identifier et de neutraliser. Le maître d’école, jadis une référence dans une société analphabète, certes, mais qui savait rendre hommage au savoir, le policier, l’employé de mairie, l’infirmière, ainsi que le fonctionnaire personnifiaient cette houkouma qu’ils représentaient dignement et dans leur mode de vie et par leur manière de la servir.Epouser, par exemple, une mou’alima ou devenir médecin étaient les référents d’une réussite sociale auxquels des milliers de jeunes écoliers, aujourd’hui pères de famille, s’identifiaient. Ils sont devenus des professeurs de médecine, d’université, de lycées ou de CEM, une classification qui regroupe sous la même dénomination un éventail de compétences et des niveaux de qualification très éloignés mais qui font partie d’une même classe sociale qui éprouve mille difficultés à se définir, mais surtout à (co)exister. Le médecin s’est recyclé, après des années d’efforts, en marchand de légumes, vit de techghil echabab, ou s’est reconverti en ersatz d’infirmier dans des hôpitaux étrangers. Des ingénieurs informaticiens sont recrutés comme secrétaires et des licenciés passent leur temps à constituer des dossiers pour espérer travailler dans des secteurs qui n’ont aucun rapport avec leurs profils. Si le chômage a été pour beaucoup dans cette situation, il n’explique pas pour autant le glissement vers des abîmes de corps de métiers qui faisaient la fierté de leurs aînés, quand le fonctionnaire était ce trait d’union entre le notable et la rabotchi class, le terme consacré qui désignait tous ceux qui travaillaient sans protection sociale. La grille des salaires, qui vient de recevoir le feu vert du Conseil des ministres, est un premier pas important vers la réhabilitation de la classe moyenne, en dépit des «réserves» de fines bouches qui tentent d’en réduire l’importance, mais surtout dans l’éradication de la petite corruption. Car si ce fléau a pu s’étendre, les bas salaires -qui ont créé une solidarité entre corrompus- en sont la cause. A défaut de maîtriser les insaisissables spéculateurs, le gouvernement a l’obligation de veiller sur ce nouvel acquis qui pourrait être l’expression de ces Izza et Karama promises par le Président en 2004. Et même si ces augmentations ne toucheront qu’une partie des travailleurs, à charge pour les accros de «Fakhamat Er Raïs», de faire preuve de la même persévérance afin d’améliorer le SNMG de ceux qui ont renoncé à se définir, mais qui continuent de peiner. Ils sont également Algériens et attendent une part de dignité.
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