Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Un milliard ? C’est peu ! Le chef du gouvernement a, enfin, parlé. L’essentiel de son discours a porté sur la situation économique et sociale au soir d’un semestre qui confirme, une fois de plus, la bonne santé des indicateurs macroéconomiques. Les propos du Premier ministre vont dans le sens de l’apaisement, désamorçant dans les temps additionnels une rentrée sociale donnée pour explosive en contradiction avec les capacités prouvées de la Nation. Ainsi, après avoir réalisé une prouesse digne des «grands», le remboursement par anticipation de la dette extérieure -une performance rare- l’Algérie a sombré dans le chaos des petites bourses, digne des PMA, les pays les moins avancés, un euphémisme pour éviter de parler de pauvreté. Un peu comme cette équipe nationale qui tient la dragée haute aux plus grandes nations du football mais qui se fait étriller par des non-classés, à domicile de surcroît.Belkhadem a parlé de la patate. Evidemment. Pas de la Pomme de terre, ce légume respectable que beaucoup de pays cultivent et assurent en quantité à leurs citoyens, mais de la patate. El batata qui sert de nourriture au peuple comme jadis, es sardina -la véritable- servait de viande au repas du pauvre. Toute une batterie de mesures a été mise en oeuvre, un peu tardivement certes mais mieux vaut tard que jamais. Réduction temporaire des taxes, importation de 100.000 tonnes - de Pomme de terre, espérons-le - déstockage des quantités en rétention et réquisition de la production dans les stocks de l’Etat. Un beau programme pour que le citoyen puisse agrémenter un couffin afin que le rouge des indicateurs sociaux-ramadanesques diminue de sa blessante luminescence. Des indicateurs que le chef de gouvernement espère voir virer au vert temporairement (?) avec l’importation de viandes, de 40.000 tonnes de poudre de lait et en maintenant, dans leurs niveaux actuels, les prix du lait, de la semoule et du blé. C’est le moment qu’a choisi le ministre de la Solidarité qui a affirmé, depuis Constantine, que «toutes les conditions d’une rentrée sociale normale sont réunies», confirmant que «ni le prix du pain ni celui du lait ne connaîtra d’augmentation» en dépit de l’inflation mondiale. La session d’automne de l’APN, qui s’ouvre la semaine prochaine avec à l’ordre du jour le projet portant loi de finances complémentaire, devrait être l’occasion pour les élus du peuple de renvoyer le gouvernement revoir sa copie et arrêter des mécanismes durables pour protéger le pouvoir d’achat de ceux à qui ils ont fait des promesses. Car aussi stratégiques que puissent être ces produits, et quelle que soit la facture -un milliard de dollars pour le programme évoqué- la paix (sociale) n’a pas de prix, tout comme la stabilité de l’Algérie qui n’a pas fini de payer, en milliards de dollars et en vies humaines, les erreurs d’Octobre du siècle passé. D’autant plus qu’en termes d’équilibres commerciaux et de stratégie globale, les responsables doivent savoir quand passer à la caisse tout comme d’autres l’ont fait quand le pétrole a bondi à 78 dollars. Les réserves de change servent à cela: amortir les chocs et protéger le citoyen. C’est toujours mieux que de convoquer des amuseurs sous couvert de culture et de festivals qui ont coûté on ne sait combien, sans résultats.


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