Algérie - Revue de Presse

H’lal alihoum, H’ram Alina



Il y a urgence manifeste Depuis le lancement de la dernière campagne de sensibilisation routière, qui durera jusqu’au 15 septembre et qui concerne l’intervalle de sécurité entre deux véhicules, les accidents de circulation se sont multipliés d’une manière spectaculaire sur les routes d’Algérie, engendrant malheureusement des pertes en vies humaines qui viennent allonger une liste macabre, déjà bien longue. Des familles entières sont décimées, des jeunes et récemment, encore, des enfants. Un autocar, qui transportait justement des enfants de la ville d’El-Oued, dans le Sud, et qui faisait route vers le littoral, s’est renversé, hier, faisant plusieurs morts et des dizaines de blessés. Le voyage, qui avait pour objectif de déposer une cargaison d’innocents colons dans un camp de vacances, a transformé la joie de parents et d’enfants, impatients de découvrir les joies de la mer, en cauchemar. L’horreur. Une réalité que viennent de découvrir des familles qui ont mis la vie de leurs petits entre les mains d’un conducteur qui a également péri dans ce stupide accident, laissant derrière lui des orphelins et une veuve, probablement sans ressources. Une fatigue, un assoupissement ou une seconde d’inattention qui ont, au détour d’un virage mal négocié, endeuillé une région entière qui pensait être à l’abri de ce genre de mésaventures. Le constat est alarmant: les campagnes de sensibilisation sont inefficaces et les mesures prises pour juguler le fléau, qui prend de l’ampleur, ne sont pas plus dissuasives. La peur de l’uniforme ne fait plus recette et les responsables, désemparés et pensant avoir tout essayé, ne savent que faire pour renverser. Tout essayé? Sur papier et dans les textes de loi, certainement. Sur le terrain... Un décalage qui se chiffre en milliers de morts et plus grave, encore, en dizaines de milliers de blessés et d’handicapés dont le coût des soins et d’entretien seront supportés par une société complice qui tolère que des enfants mineurs apprennent à conduire la voiture familiale, des interventions qui soustraient à la main de la Justice des criminels en puissance et une complaisance devant des infractions plus ou moins graves, sous le fallacieux prétexte que tel chauffard est un zaouali qui ne doit pas être le seul à payer la facture alors que d’autres, mieux lotis, échappent aux dispositions de la loi. Comment imaginer pouvoir mettre de l’ordre sur les milliers de kilomètres qui quadrillent le pays quand on n’a pas réussi à interdire des jets-ski sur quelques plages dont on peut résumer la longueur cumulée à quelques kilomètres seulement? L’unique consolation provient du contrôle automobile qui a réussi, en dépit de ses dysfonctionnements, à abaisser le nombre d’accidents -et de morts- causés par des ennuis techniques. En France, puisqu’il faut se comparer à autrui, le nombre de morts dus aux accidents est passé de 8.160 en 2001 à 3.000 en 2006. Une performance remarquable qui a été rendue possible par un contrôle effectif et efficace et des dispositions légales appliquées qui permettent la confiscation des engins dangereux comme les motos. Qu’en est-il en Algérie? Le temps de la sensibilisation est largement dépassé. L’urgence est aux actes, si bien sûr ceux qui sont chargés d’appliquer la loi...


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