Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



L’imposture des chiffres Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale vient de faire une déclaration, surprenante, pour le moins. Se basant sur des données purement numériques -l’augmentation du SNMG de 2.500 à 12.000 dinars- et sans prendre en considération la hausse des prix de l’électricité, l’essence, l’eau, le sucre, le café et les légumes, pour ne citer que les produits de large consommation, Tayeb Louh a déclaré que le pouvoir d’achat des Algériens a sensiblement augmenté. Le constat établi par le ministre et qui porte sur les sept dernières années, occulte le fait que les exportations algériennes hors hydrocarbures n’ont jamais dépassé le seuil des 1% et que le dinar reste tributaire de fluctuations qui grèvent lourdement la facture des produits importés. S’il est de bonne guerre que des responsables manipulent des chiffres pour informer l’opinion de la bonne marche de leurs secteurs, le fait est qu’il n’y a pas de guerre. A moins qu’en prévision d’un changement gouvernemental imminent, le ministre est en train de prendre les devants en étalant un bilan dont il ne pourra se prévaloir une fois remercié. Sinon comment expliquer, et contre toute logique, qu’un ministre de la République qui est en charge et du Travail et de la Sécurité sociale -deux piliers fondamentaux de la stabilité sociale- puisse apprécier, à la hausse, un pouvoir d’achat en chute libre. Les déclarations des ministres, de l’Agriculture qui faisait part de son impuissance à freiner la spirale des prix de la patate, de l’Energie qui a eu ses augmentations, des Transports, de la Santé qui n’arrive à faire coïncider les prix des consultations pratiqués avec ceux prévus par la loi, et du Commerce, enfin, qui a fini par jeter l’éponge face à l’anarchie qui prévaut dans ce secteur? Selon l’ONS, les Algériens sont de grands consommateurs de pain, de pâtes et de concentré de tomate, des produits qui subissent constamment des hausses et qui «bouffent» à eux seuls, les 12.000 dinars du SNMG. Si l’on devait évaluer le pouvoir d’achat, il aurait été plus juste de se demander ce que peut s’offrir l’Algérien de 2007 et qu’il n’aurait pas pu acheter en 1999. Moins de pommes de terre, certainement, moins de gaz, moins d’essence et moins de temps de parole au téléphone si jamais il a le malheur d’en avoir un. Les déclarations de Louh auraient été plus proches de la réalité si la fiscalité -l’une des plus élevée au monde- avait été revue à la baisse, par exemple. Le Trésor, qui a des difficultés à trouver des succursales pour entreposer les milliards de dollars, n’a pas besoin de l’apport de taxes qui asphyxient le citoyen. La TVA de 17% pénalise lourdement la consommation au moment où elle est supprimée (pour plusieurs produits) en Tunisie, et réduite à 7% au Maroc ainsi que dans l’Hexagone, alors que les Français possèdent une des plus forts pouvoirs d’achat. Pour paraphraser certains hauts responsables, qui s’appuyaient sur l’étranger pour procéder régulièrement à des augmentations n’est-ce pas là, l’occasion de s’aligner sur ce qui se fait ailleurs pour alléger le poids écrasant du coût de la vie? A moins que les Algériens vivent mieux et qu’ils ne le savent pas.


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