Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



L’exception ou le partenariat? Les téléspectateurs auront certainement remarqué le petit «manège» animé par les présidents Bouteflika, Sarkozy et Poutine au cours de ce G-8 qui vient de se tenir à Heiligendamm. Un sommet qui a vu la participation, pour la première fois, du nouveau président français et qui a accueilli avec une «froideur» craintive l’ex-patron des services secrets russes qui a tenu à mettre l’Europe en face de ses responsabilités dans ce nouveau bras de fer entre Moscou et Washington et qui risque de faire ressurgir un aspect oublié des relations internationales, la destructrice confrontation Est-Ouest. Trois présidents qui symbolisent bien ce schéma qui est en train de s’imprimer sur la mappemonde. Poutine avec le poids de ses réserves en pétrole et gaz, ses missiles, son veto retrouvé et ses ambitions de faire contrepoids à «l’impérialisme» américain ; Sarkozy qui cherche à replacer son pays sur l’échiquier mondial en se prévalant du soutien d’un lobby dont il ne veut pas prononcer le nom et Bouteflika qui représente bien ces pays émergents. L’Algérie n’a, certes, pas le poids du Brésil, de l’Inde ou de la Turquie, mais elle a des arguments à faire valoir et qui font d’elle un partenaire incontournable entre cette Europe conduite par une nouvelle génération de dirigeants et la Russie qui est en train de se donner les moyens de presser le Vieux continent. Et si Sarkozy est en train de se replacer sous le parapluie américain, dont on peut penser qu’il est, en terme stratégique, la pointe d’avant-garde, l’Algérie est devenue cette nouvelle destination où les grandes décisions se forgent. L’OPEP du gaz qui fait trembler l’Europe, le dossier nucléaire iranien et le terrorisme, deux questions qui ont poussé l’Amérique à se rapprocher d’Alger, et le problème du Sahara Occidental qui paralyse cette UMA dont le parachèvement est la pierre angulaire du projet sarkozien de bâtir un nouvel espace sur les décombres du processus de Barcelone. Ce sera cependant la question de l’immigration clandestine qui donne des cauchemars à la (Europe) France, le poids de l’Algérie en Afrique et le lourd contentieux laissé en héritage par Chirac qui devront inciter Sarkozy a revoir sa copie concernant Alger. Le candidat Sarkozy qui a fait rêver les Harkis, chanter les louanges de l’OAS et écarté toute notion de repentance, a eu le temps de se rendre compte, une fois intronisé, que les promesses électorales sont très difficiles à tenir. Est-ce pour les honorer qu’il a dépêché un proche à Alger; pour tenter d’assouplir les positions de l’Algérie, l’unique pays arabe hermétique à tout contact avec Israël, ou pour parler sécurité physique et énergétique de la France, que Jean-David Levitte -qui vient d’être nommé à la tête du conseil national de sécurité français- fera cette semaine le voyage d’Alger?


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