Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



L’école de Benbouzid Les premiers élèves à passer un examen auront été les tout petits du cycle primaire. Une épreuve qui s’est déroulée, simultanément hier, sur l’ensemble du territoire national et qui a vu les futurs génies composer sur trois matières: la langue nationale, les mathématiques et le français. Tous les élèves ont planché sur les mêmes sujets, du nord au sud et de l’est à l’ouest. Enfin presque tous, puisque plus de quatre cents élèves de la wilaya de Laghouat ont été exemptés de l’épreuve de français du fait qu’ils n’ont pas eu d’enseignants dans cette matière durant toute l’année. Cet état de fait n’a pas «alarmé», outre mesure, le ministère de tutelle qui a trouvé la solution pour rassurer les parents d’élèves: le français ne sera pas comptabilisé et seuls compteront la langue nationale et les mathématiques.Une solution miracle décidée en quelques minutes alors que le problème de l’absence d’enseignants de français n’a pu être résolue durant toute une année. Il est vrai que dans ce domaine -la prise de décision- Benbouzid nous a habitués à pire. Essentiellement quand les candidats au bac avaient été privés de près de trois mois d’études suite à une grève à laquelle le ministre avait opposé un superbe mépris. Fidèle à son image, Benbouzid aura été, cette année encore, plus surprenant en déclarant, hier, qu’il «donnera toutes les instructions nécessaires afin qu’aucun élève ne reste sur le carreau», allusion au fait que les recalés auront des problèmes avec les nouveaux programmes, l’année prochaine. «Tous passeront, car on ne peut pas envoyer à la rue des enfants à cet âge», ajoutera globalement le ministre. Un geste généreux envers une génération de sacrifiés sur l’autel des réformes que «réformateurs» et «réformés» ont de la peine et à comprendre et à appliquer. Une générosité dont devra, de nouveau, faire preuve le doyen des pensionnaires du Palais du gouvernement envers les candidats au bac 2007 qui n’auront pas la capacité de composer, l’année prochaine, de la même manière que leurs camarades puisque d’autres réformes auront fait de nouvelles victimes que Benbouzid n’hésitera pas, cette fois, à envoyer surpeupler les rues sous le prétexte qu’ils ont atteint l’âge légal d’être renvoyés de l’école. Si le ministre est «inattaquable» sur ce dernier point, parce que l’Etat n’est pas tenu de scolariser des «cancres» majeurs, accepter en classe supérieure des écoliers qui n’ont pas suivi un programme entier dans une matière qui a motivé la réforme n’est pas le meilleur des services à rendre à des élèves qui peineront à arriver au B.E.M. Un palier duquel ils seront, en toute légalité, éjectés puisqu’ils auront 16 ans. Et tant pis pour les (futurs) cancres.


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