Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Du pain sur la planche Malade de son organi-sation, et défaillant il faut le reconnaître, le système de santé en Algérie semble s’accommoder des dysfonctionnements qui le minent. Et en dépit du passage de plusieurs ministres à la tête de ce département sensible qui a été dirigé, entre autres, par un ancien militaire, un professeur en chirurgie et un néophyte, la santé algérienne est malade, et de ses malades et de ses penseurs. Paradoxalement, ce sera la parenthèse du (défunt) Kasdi Merbah qui aura laissé le meilleur des souvenirs auprès des professionnels du secteur, non pas parce qu’il dirigeait les hôpitaux comme on aurait dirigé une caserne, mais en étant à l’écoute des vraies préoccupations des gestionnaires et des praticiens. Bâtir des hôpitaux neufs, envoyer des universitaires à des séminaires à l’étranger et continuer à former des milliers de médecins et de paramédicaux est une bonne chose, mais continuer de le faire sans que les résultats suivent, est alarmant. Car au moment où le secteur privé est en train de connaître un boom incontrôlable, tant sur la qualité des soins que sur le plan des coûts des actes médicaux, des citoyens meurent pour des futilités, et plus grave encore, pour des raisons purement bureaucratiques (?). Ainsi, après les «prématurés de Djelfa», un autre scandale vient secouer la communauté médicale avec plusieurs décès de patients admis dans un service de cardiologie dans un établissement hospitalier du pays. Le propos n’est pas de raviver la douleur de ceux qui ont eu à souffrir de la perte de proches et qui ont accablé, à tort ou à raison, le service public -du simple infirmier au patron du service- mais de se demander si la seule politique, qui a cours, consiste à fuir en avant en alignant des chiffres qui sonnent creux pour les malades qui sont ballottés et qu’on «oriente» vers des laboratoires privés pour des bilans biologiques et autres examens exploratoires. Ne vaut-il pas mieux investir dans l’éducation du malade et inculquer aux pères de famille, et aux professionnels du secteur, la culture de la hiérarchie et la valorisation des soins de base? Combien sont-ils de malades à aller consulter, d’abord, un généraliste? De généralistes à orienter un malade vers un spécialiste et de spécialistes à refuser un malade qui n’est pas «passé» par un généraliste? Combien, enfin, sont-ils d’infirmiers à procurer des soins de base simples mais efficaces au malade? Autant de questions auxquelles le futur ministre de la Santé -si bien sûr Tou choisit la députation- devra trouver une solution avant de songer à développer les technologies de pointe. Des gestes simples mais efficaces et qui pourraient expliquer le choix de VIP qui vont se soigner à l’étranger.       Miloud Horr


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