Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Pari gagné Les partis politiques, tout comme les candidats, étaient très attendus ce week-end qui a marqué le début de la campagne pour les Législatives du 17 mai. Et en dépit d’un mécontentement dû, essentiellement, au déclassement des uns et à la désignation surprise d’autres dans des circonscriptions électorales, les électeurs étaient à l’écoute des différents intervenants pour tenter de comprendre «quelque chose» dans cette compétition présentée par certains partis comme étant une occasion pour confirmer une suprématie au moment où d’autres parlent de scrutin fermé, et évoquent, avant même la consultation, un risque de fraude. Si les enjeux ont de quoi aiguiser bien des appétits et pousser à la surenchère, ce sera cependant l’intervention de l’un des candidats qui aura surpris les auditeurs–électeurs. Parlant des jeunes qui préfèrent être «bouffés» par une «houta» plutôt que par une «douda», allusion aux harraga, l’intervenant suppliera les candidats à l’émigration clandestine de rester chez eux. Il parlera des terroristes «msakine» qui se sont égarés et auxquels il faudra trouver «kech khadma», évoquera un smig à 30.000 dinars, déclarera que l’Algérie possède «toutes les richesses» et que les tonnes d’énergie mécanique de 70% des jeunes de la population ne devraient pas profiter à une Europe vieillissante. «Les murs sont fatigués de supporter les hittistes», dira-t-il, et le pétrole, une énergie sale selon le candidat, devrait être laissé en réserve aux générations futures préférant pour celles d’aujourd’hui, l’énergie solaire. «Il faut se débarrasser des vieux ‘carcans’ qui ne veulent pas laisser la place aux jeunes qui sont l’avenir», ajoutera l’intervenant qui croira utile de préciser que, quand il était dans les maquis durant la guerre de libération, il «rêvait que les Algériens aient un smig, même s’ils ne travaillent pas, qu’ils possèdent tous une voiture et une maison, et qu’ils aient la possibilité de voyager». Les auditeurs ne sauront jamais si ce candidat faisait un constat, méditait à haute voix ou s’adressait à des électeurs, tant ses propos étaient désuets et rasaient les rez-de-chaussée. Le candidat n’a, à aucun moment, apporté de solution aux thèmes d’actualités évoqués. Son intervention ne dévoilera pas de programme politique et ne précisera jamais les priorités auxquelles il s’attaquera une fois élu. Ce jeune, sexagénaire au moins, aurait gagné à passer plus tard à l’antenne pour éviter d’être écouté. Dire que tous les chefs de parti ont assuré les Algériens que 80% des listes étaient constituées de candidats universitaires, qu’une place importante était réservée aux jeunes et que leurs programmes politiques surprendront. Les électeurs, ceux qui écoutent la radio, ont été surpris. Pari gagné!


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