Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Les Algériens ne comprennent pas Les Algériens ne savent pas très bien à quoi ser- vent des élections législatives. Non pas qu’ils ignorent l’importance de ce maillon dans l’édifice institutionnel -ils l’ont suffisamment payé durant une décennie, sans compter la monnaie résiduelle- mais parce que les élus qui sortiront des urnes ne ressembleront en rien à ceux qui faisaient la quête des voix enrobées de promesses, car après le 17 mai, plus personne ne les reverra dans les quartiers qu’ils sont censés représenter. Cet aspect des législatives, les Algériens le connaissent parfaitement. Et bien que l’on n’exige plus, officiellement du moins, la carte d’électeur au niveau des guichets, beaucoup de compatriotes iront voter. Parce que certains fonctionnaires zélés (ou instruits pour) continuent de l’exiger. Il est difficile de leur expliquer que le vote est important. Qu’il ne faut pas s’abstenir d’accomplir un geste civique pour lequel d’autres ont sacrifié leurs vies, et que si la décennie rouge a ouvert grandes ses vannes et laissé couler à flots ses horreurs, «étrangères à notre culture», comme l’ont affirmé certains responsables qui n’ont pas su mobiliser leurs troupes, c’est précisément parce qu’en 1991, une majorité d’Algériens se sont abstenus de voter -skara ou parce qu’ils pensaient que les jeux étaient faits. Comment convaincre nos compatriotes que les législatives sont importantes pour eux, alors qu’ils sont convaincus qu’elles ne le sont que pour ceux qui profiteront de privilèges, sans qu’ils aient à prouver sur le terrain ce pourquoi ils ont été élus. Ils ne comprendront pas pourquoi des formations renoncent à briguer ces fameux sièges pour lesquels des candidats sont prêts à payer des fortunes pour être têtes de liste, et que des partis changent de tête au moment d’échéances électorales, curieux hasard. Les sinistrés de Chlef en 1980, de Hacine en 1994, de Bab El Oued en 2001, de Boumerdès en 2003, et tous ceux qui ont eu à affronter des calamités naturelles vous diront que peu, très peu de ces respectables élus ont accouru à leurs chevets, ou fait en sorte que ceux qui bombent le torse quand tout va bien, retroussent les manches dans le malheur au lieu de briller par leur absence. Si le danger de 1991 est écarté, d’autres nous guettent encore. La corruption, la cherté de la vie, le chômage et l’insécurité. Ces fléaux, que l’homme a créés, les Algériens les connaissent bien. Parce qu’ils les vivront encore le 18 mai et durant les 1.725 autres jours qui les sépareront du 17 mai 2012.




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