Qui peut le plus, peut le moins
Le Maroc qui a, de tout temps, cherché à avoir la suprématie dans la région, comme l’atteste la guerre qu’il avait menée contre l’Algérie qui sortait d’une longue nuit coloniale et à la République Sahraouie qui n’avait même pas eu le temps de réaliser que le colonisateur espagnol était parti, vient de commander 18 avions «Rafale», dernier cri, auprès du constructeur français Dassault.
Alors que le royaume croule sous les dettes, qu’il fait face à un déficit budgétaire sans précédent et que le chef de gouvernement français vient d’annoncer une aide au développement de 460 millions d’euros, les stratèges du palais royal n’ont pas trouvé mieux, pour améliorer les conditions de vie des sujets de Sa Majesté, que d’opter pour une escalade militaire. Cette décision intervient au moment où l’Assemblée générale des Nations unies vient d’adopter, récemment, une résolution dans laquelle est réaffirmé le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, et qui met en exergue le fait que la question sahraouie est une «question de décolonisation». A la lumière de cette énième défaite subie par la diplomatie royale, le Maroc est en train de se préparer au pire. C’est-à-dire se donner les moyens de dissuasion pour entériner le fait colonial. Si derrière cette course se profile l’appui financier de l’Arabie Saoudite, il est regrettable de constater qu’un pays «frère», réputé pour ses qualités diplomatiques, tente d’attiser un brasier au lieu de mettre ses bons offices au service d’une cause noble qui devrait resserrer les rangs arabes au lieu de les éclaircir, et pis, les enflammer. A quoi serviront les 18 avions polyvalents de pointe utilisés à la fois comme intercepteurs tactiques et avions d’attaque au sol ou en mer, des avions dotés d’une grande autonomie en matière de kérosène, et qui se distinguent par leur discrétion car difficilement repérables par les radars? A la défense du territoire marocain ou à contrer la modernisation du système algérien de défense aérien? Difficile d’imaginer, dans un cas comme dans l’autre, dans le déclenchement de cette course à l’armement stupide, qu’une grande partie des 2,5 milliards d’euros sera déboursée par l’Arabie saoudite alors que 50 millions de dollars suffiront aux Palestiniens, s’ils leur avaient été octroyés, pour échapper à l’asphyxie des Européens. De la petite monnaie qui permettrait aux vaillants résistants de supporter les privations qu’ils subissent et de leur éviter la guerre civile qui pointe à l’horizon. Qui peut le plus, ne peut-il pas le moins?
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/12/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com