Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Capitale du nettoyage Alger est en train de faire peau neuve. Elle troque ses oripeaux et sa saleté contre plus beau. Un embellissement et une propreté pour faire honneur au pays et à l’événement majeur que devrait abriter Dzira, en prévision de "Alger, capitale des cultures arabes". Si l’embellissement, le décrassage et le ravalement sont des pratiques ordinaires, qu’entreprennent tous les responsables du monde entier quand une de leurs villes devient le centre d’intérêt ponctuel d’un événement international, force est de constater que la différence réside dans la nature des actions menées et de l’impact qu’elles auront sur le quotidien de leurs habitants. Priorité oblige, des actions de nettoiement et d’assainissement de la capitale sont exécutées, tous azimuts, pour donner aux hôtes de la capitale, l’impression qu’Alger est une ville propre. Une action à encourager, même si elle ne devait pas être entreprise, uniquement, dans la perspective de l’événement culturel panarabe.Et il est douteux que la seule vue d’une avenue pimpante ou de l’abondance de poubelles, là où il faut, soit de nature à conforter les Arabes qui viendront chez nous, que nous sommes des gens propres. Car les traces de cette propreté soudaine resteront, de toutes les façons perceptibles et prêteront, justement, à quolibets. Interrogés pour savoir si leur ville a changé, d’une manière ou d’une autre, des Algérois ont répondu que la capitale est sale. Un verdict sévère, alors qu’il était attendu d’eux qu’ils remarquent, au moins, que des efforts sont entrepris pour la rendre moins repoussante. D’autres affirment que seuls les quartiers huppés sont concernés par cette campagne, car il ne s’agit que d’une campagne et non d’une action permanente, au moment où certains ne sont même pas au courant de la tenue de cette importante manifestation. Et peu, parmi ceux qui le sont, savent quelle importance prendra le fait culturel dans un pays où l’écrivain, l’acteur, le journaliste ou l’artiste reste les sous-produits d’une société qui n’a d’yeux que pour le propriétaire de la ch’kara. Une citoyenne, étonnée par ce remue-ménage et par cette dépense d’énergie et de moyens, résumera la situation en affirmant que "les grandes villes ne sont pas celles que l’on nettoie le plus, mais celles que l’on salit le moins". Des propos qui attestent, sans doute, d’une culture qui n’est pas d’apparat.




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