Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Les travers de l’Histoire Dans quelques mois, le président français quittera l’Elysée. Il racontera, quelque part, dans sa Corrèze natale, la Guerre d’Algérie où il effectua son service militaire. Chirac est bien placé pour écrire ses mémoires. Il a vu les deux visages de l’action civilisatrice de la colonisation. Le premier, c’était quand, sous-lieutenant au 2e Chasseur d’Afrique dans un bled perdu de l’Algérie française d’entre 1956 et 1957, le général Aussaresses assassinait Ben M’hidi et menait ses expériences sur la torture dont il fit un compte-rendu élogieux dans un roman paru dans cette France, terre de liberté et des droits de l’Homme. Le second, entre 1959 et avril 1960, au moment où il fut détaché en tant que «renfort administratif», auprès du directeur général de l’Agriculture en Algérie, Jacques Pélissier. A cette époque, le Général Challe tentait d’écraser la révolte alors que son chef, le général de Gaulle, préparait son Algérie des Braves. Le compteur indiquait déjà plus d’un million de morts pour la seule période 1954-1960. Mais Chirac ne parlera pas des crimes de guerres et des génocides commis par les troupes des généraux civilisés français. L’Histoire parlera pour lui. Dans quelques mois, elle retiendra que le président français a insisté jusqu’au bout pour faire reconnaître la vérité. Elle ne concerne pas la guerre d’Algérie dont il a été un acteur privilégié, mais la vérité des autres, celle à laquelle il n’a pas assisté. Car Chirac est en train de presser la Turquie de reconnaître le génocide arménien commis alors qu’il n’était pas encore né. Chirac veut faire éclater une vérité à laquelle il n’a pas été témoin mais passe sous silence des faits auxquels il a assisté en qualité d’officier et d’administrateur. «La Turquie doit reconnaître le génocide arménien (...) et se grandirait en le faisant, comme ce fut le cas pour l’Allemagne après la Shoah», a déclaré Jacques Chirac en Arménie. «Tout pays se grandit en reconnaissant ses drames et ses erreurs», a dit l’ancien officier de l’armée coloniale. «Un pays, une nation se grandit toujours de reconnaître les erreurs qu’elle a pu commettre», a ajouté le président de la grande nation française. Mais la France ne veut pas (ou ne peut pas?) reconnaître ses erreurs. Elle ne peut pas se grandir, pourtant «un pays, une nation se grandit toujours de reconnaître les erreurs qu’elle a pu commettre». Dans quelques mois, l’histoire retiendra que Chirac avait l’occasion de sceller une amitié avec son ancienne ennemie. Chirac est en train de rater cette occasion, parce qu’un ministre issu de l’immigration est train d’enfermer la France dans la xénophobie. L’amitié sera le cheval de bataille de la Fondation Chirac. Quand il n’aura plus de pouvoir. Miloud Horr


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