Le MNA comme au bon vieux temps
Le 14ème Sommet des pays Non-Alignés qui se tiendra à La Havane à Cuba vient à point nommé pour «équilibrer» les relations internationales qui ont, plutôt tendance à dériver vers la démonstration de force et remplacer le droit international. Partout, sur Terre, et sous prétexte de faire valoir le point de vue de la communauté internationale, un nombre restreint de pays occidentaux tente de s’immiscer dans les affaires intérieures de nations théoriquement souveraines.Que ce soit en Algérie qui a longtemps été soumise à un chantage immoral pour la contraindre à brader ses richesses nationales, au Soudan où l’on «s’inquiète» d’une catastrophe humanitaire ou en Irak qui est en proie à une guerre civile déclarée et en passant par l’Iran que Bush veut détruire, au mépris du droit reconnu des Iraniens au nucléaire civil, les pays nantis appliquant leurs propres lois. En l’absence du contrepoids que constituait le bloc socialiste, les regards se sont, naturellement, tournés vers les non-Alignés. Et bien malins (et peu nombreux) étaient ceux qui ont misé sur la survie du mouvement né à Bandung. Le combat a, certes, changé de nature car la conjoncture qui prévalait dans les années 1960 et 1970 est dépassée. La Russie a changé d’idéologie, le pacte de Varsovie a disparu et le communisme n’existe que dans quelques rares pays. Mieux, des pays -qui avaient été les ennemis de l’Otan- sont devenus parmi ses membres et aussi inimaginable que cela puisse paraître, d’anciennes républiques soviétiques abritent des bases américaines. Dans cette toile peu reluisante, quel est l’avenir du MNA, le mouvement des Non-Alignés? Quel rôle pourra jouer l’Algérie ou l’Afrique du Sud, deux poids lourds du continent noir? Joindre leurs voix à celles des 3.000 délégués qui représentent un total de 140 pays qui luttent contre la pauvreté et l’injustice, les deux freins qui bloquent le développement de bon nombre d’entre eux. Cuba cherchera à prouver que la convalescence du Lider Maximo n’est qu’un banal intermède médical et que Castro, le bon, est toujours là pour mener la vie dure aux velléités US.
De Chavez à Musharraf en passant par Mbeki, les présidents des pays du MNA tenteront de soutenir l’Iranien Ahmadinejad et tenteront d’évoquer le terrorisme en ces instants où le reste du monde s’émeut hypocritement des attentats qui ont frappé l’Amérique, il y a cinq années. Ce qui devrait, naturellement, orienter le débat vers le terrorisme. Et conduire les participants à opter pour une définition de ce vocable. 140 pays, c’est plus que les deux-tiers des membres de l’ONU, ce qui devrait déboucher sur une acceptation de la proposition par le tiers restant. Si bien sûr, un veto n’est pas mis par ceux qui prétendent avoir déclaré une guerre mondiale pour lutter contre ce fléau.
Miloud Horr
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Posté Le : 12/09/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com