Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Le retard est dans les mentalités Il n’est pas un secteur qui ne soit épargné par un malaise ou frappé de ralentissement. Du fait de l’incapacité de ses responsables à transcender les difficultés qui existent objectivement, ou d’obstructions que dressent des cercles occultes, non identifiés volontairement pour ne pas rompre l’équilibre atteint. Dans l’imaginaire collectif, les instructions du Raïs sont des ordres à exécuter dans les plus brefs délais et dans les meilleures formes. Et l’imaginaire collectif est censé correspondre à la réalité du terrain. Cette vérité constitue l’un des piliers d’un Etat fort. L’habitat est l’un des secteurs qui illustrent le mieux les contradictions qui ébranlent cette certitude. Car, en plus des retards dans la réalisation des milliers de logements promis par le Président, s’ajoute la clochardisation de la profession d’entrepreneur qui a conduit à la «bidonvillisation» du paysage urbanistique du pays. Et il n’est pas de villes, où des quartiers nouvellement construits dans des pôles régionaux importants qui ne renvoient l’image de douars encore englués dans la gadoue ou poussiéreux, selon la saison. L’argument selon lequel l’Algérien est un campagnard passé, sans transition, de son gourbi à un logement urbain -ce qui a conduit à cet état de fait- a fait long feu. L’Algérien n’est pas plus balourd que son congénère européen, comme en atteste son comportement, une fois ailleurs. Mais ce serait, plutôt, le comportement affairiste d’une grande majorité de responsables qui désirent assurer leurs arrières, tant qu’ils en ont l’occasion, qui serait à l’origine de ce phénomène qui n’existait pas durant les premières années de l’indépendance et alors que le pays manquait de tout. Des écoles livrées sans équipements, des logements sans voies d’accès et parfois sans eau ni électricité, et des entreprises aux mains de retraités qui ne font des affaires qu’en graissant la patte à l’ancien collègue avec lequel ils (sous) traitent. Ce n’est, d’ailleurs, pas sans raison que le Président a évoqué les progrès réalisés dans les pays voisins, pour mieux marquer la régression de la qualité de l’architecture, chez nous, et par conséquent celle de la vie. En application des instructions présidentielles, et estimant que le citoyen exige l’émergence de la qualité dans la conception des programmes d’habitat, le ministre de l’Habitat tente de mettre fin à l’anarchie qui prévaut. Et même si le citoyen ne l’exigeait pas, une construction reste, quelque part, une oeuvre d’art stylée et fine, qui réservera aux générations futures un accueil meilleur que celui auquel ont eu droit, les précédentes. Quand on sait que les citoyens en sont encore à protester pour la réalisation de logements Aadl de 2001, on comprend mieux que l’exigence du ministre est une chimère.


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