Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Ibn Khaldoun disait La canicule sévit partout dans le pays. Elle ne constitue, ce pendant, pas un évènement extraordinaire qui pourrait expliquer la léthargie ambiante, du fait que c’est la saison. Tout au plus, peut-elle se révéler un argument encourageant pour aller piquer une tête dans ce qui reste de potable dans ce littoral que des responsables se sont évertués à dépeindre sous les plus beaux atours, en prévision de la saison estivale. Pas de foot, pas d’activités culturelles dignes de ce nom, les citoyens sont désabusés et tentent, qui de décrocher une ligne Wll -tant qu’elle est gratuite-, qui une invitation dans l’une ces fêtes fastueuses qui meublent la vie nocturne. Certaines administrations, comme la poste et Algérie Télécom, se font une gentille guéguerre histoire de noircir le tableau du partenaire d’hier, mais c’est le citoyen qui paie, en finale, la casse. Les cantonniers martèlent la chaussée au pneumatique et le font vite. Pour défoncer, sous prétexte de travaux, le bitume qui vient d’être refait, comme du côté de l’EHU. Des services publics continuent, comme si les villes algériennes vivaient encore au milieu des années soixante du siècle dernier en ne recevant les contribuables que les dimanches et mardis. Pour fuir ce train-train, la plupart des citoyens, ont les yeux rivés sur leur petit écran. Ils suivent en direct la guerre au Liban. Pas besoin, pour cela, que l’ENTV achète des droits de retransmission et ART peut bien vendre ses cartes un dinar le trimestre, elle ne trouvera pas preneur.«Où sont les Arabes?» s’écriait une dame qui rappelait que le Liban a été lâché par ses 21 «frères». Ibn khaldoun disait que les Arabes sont clownesques. La victime de la folie américano-sioniste parlait, bien sûr, de ce même Liban qui -il n’y a pas si longtemps- dansait et applaudissait le renvoi, chez eux, des troupes syriennes qui avaient ramené la paix après 15 années de guerre civile. Un Liban, ingrat, qui s’était fait l’écho des accusations du couple Bush-Chirac dans l’assassinat de Hariri, qui n’allait servir qu’Israël. Un assassinat qui avait été dénoncé par la quasi totalité des pays occidentaux et par tous ceux qui pensent, en suivant les Etats-Unis dans leur démarche inique, recevoir une vague caresse de remerciement de Bush. Une kyrielle de pays démocrates, soucieux des droits de l’Homme et du droit international qui se confond avec l’humeur américaine, mais qui ne voient aucun des 400 Hariri, assassinés par Olmert ni aucune des explosions bien plus puissantes que celle causée par le camion piégé qui avait valu à la Syrie et au Hezbollah l’honneur d’être ciblés par la 1559, à l’ONU. Les Algériens regardent la télé. Certains d’entre eux se sentent pas concernés par le drame libanais. Parce qu’il n’y a pas si longtemps, d’autres arabes regardaient, devant leurs postes télé, l’Algérie brûler.


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