Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



C’est parti ! Comme prévu, et alors qu’elles viennent, à peine, d’être confirmées par le président de la République et que les fonctionnaires n’ont pas encore eu le temps de voir la taille de leurs augmentations, certaines corporations montent au créneau pour tenter de gratter un bout de cet argent. Les taxieurs, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, n’ont certes pas demandé «franco» un relèvement du prix au kilomètre, ce qui reviendrait à réclamer une augmentation, mais ils ont agi d’une manière plus subtile, en réclamant une amnistie fiscale. Ce qui reviendrait au même résultat, sauf que les transporteurs ont préféré gonfler leurs recettes, non pas en piochant dans les caisses de l’Etat, mais en évitant de les renflouer, en effaçant leurs ardoises, d’abord, et en payant moins d’impôts, ensuite. L’UGCAA, le syndicat de ces transporteurs, a argué du fait de la vétusté du parc de ses adhérents, de la prolifération des taxis clandestins qui leur font une concurrence déloyale, et de l’attribution de nouvelles licences, ce qui a pour effet de multiplier le nombre de prestataires dans ce secteur. La nouveauté dans ces arguments est qu’ils ne sont pas nouveaux. Des taxis, âgés de plus de vingt ans, sans équipements de sécurité de surcroît et non contrôlés techniquement, sillonnent toutes les routes du pays; les «clans» -comme on dit dans le jargon- ont de tout temps existé et ont des aires de stationnement connues. Et l’accroissement de la population est une réalité qui exige de l’administration qu’elle mette sur le marché de nouveaux taxis pour répondre à des normes précises. Comme pour le logement. En quoi, alors, réside la nouveauté pour justifier une augmentation déguisée? A voir le rythme de travail des taxieurs -8 heures-midi et 14 heures-18 heures- les Algériens ont l’impression d’avoir affaire à des fonctionnaires ambulants. Si les augmentations ont été rendues nécessaires pour les fonctionnaires, c’est parce que ces derniers sont soumis à des règles professionnelles qui limitent leurs rentrées d’argent. Ce qui n’est pas le cas des taxieurs qui font partie d’une profession libérale. Ce qui, en termes clairs, les soustrait aux contraintes bureaucratiques, au calendrier hebdomadaire et auxquels il suffit de travailler plus pour gagner plus. A voir la majorité de nos taxieurs qui sortent de «la maison», le matin, pour déposer leurs enfants à l’école et commencer ainsi leur journée, et faire coïncider leur retour avec la sortie des classes pour aller déjeuner et piquer une sieste, ce n’est pas demain que les choses changeront. Compter sur le «pétrole» quand on a les moyens de s’en passer est la parfaite illustration de la mentalité assistée. Dire que pour une bonne partie d’entre eux, être taxieur est un second métier!


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