H’lal alihoum, H’ram Alina

Juin de tous les dangers La programmation de la ren-contre gouvernement-walis, qui s’est tenue au cours de ces derniers jours, n’est certainement pas le fruit du hasard. Elle coïncide avec la tenue d’une autre réunion -tout aussi importante mais moins médiatisée. Celle que tient le ministère de la Défense nationale pour faire son introspection, jauger le taux de réalisation des objectifs propres assignés l’année dernière à la même période, et préparer la nouvelle année. Le «jumelage» de ces deux réunions poursuit un seul et même objectif: l’évaluation, la conduite à tenir et le toilettage -quand il y a lieu- des institutions de la République. Si sur le plan politique et social, des orientations ont été données par le Président, il reste que les analystes s’attendent à des changements significatifs, au cours des jours à venir. Ce seront les mêmes changements -et c’est là la similitude et l’intérêt des deux réunions d’évaluation- qui verront le jour à l’issue de «l’autre» réunion. Les premiers résulteront de l’appréciation que fera le gouvernement de l’avancée des chantiers engagés et qui provoqueront, immanquablement, des départs et enregistreront de nouvelles arrivées, et les seconds résulteront de l’application du statut des personnels de l’armée approuvé par le Parlement. Ces derniers impliqueront des départs pour limite d’âge, des changements dans le cadre d’un meilleur emploi et celui de la rationalisation des efforts pour achever la professionnalisation, décidée au début des années 90 et retardée pour des motifs financiers et sécuritaires mais aussi à cause de divergences dans la hiérarchie sur la manière de concevoir son architecture.Avec la signature d’un cessez-le-feu en 1991, l’implication de l’ONU et la guerre menée, à l’échelle planétaire contre le terrorisme, la menace a changé et la hiérarchie devra s’atteler à trouver les meilleures voies pour s’adapter à la nouvelle donne. Le rapprochement spectaculaire avec la Russie en a, quant à lui, dégager les moyens. La professionnalisation suppose un remodelage des forces armées, la création de nouvelles unités plus modernes, mieux entraînées et capables de s’intégrer dans le nouvel environnement international afin de participer à des manœuvres régionales. Elle fait obligation à l’ANP, de se débarrasser des unités de conception dépassée, budgétivores et qui ne sont, sur le plan opérationnel, d’aucune utilité. Ce qui impliquera des compressions d’effectifs pour répondre à des standards universellement admis. A ceux qui devront partir, de comprendre la nécessité de ces changements et ne pas percevoir leurs départs comme le signe d’une disgrâce ou d’un limogeage. Quand on a passé un certain nombre d’années sur les rangs, on sclérose alors que l’armée est, par essence, une institution dynamique.