Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Eviter les erreurs du bac 226.000 petites têtes reprendront, aujourd’hui, le chemin de l’école. Non pas pour étudier, mais pour tenter de sauver la mise et pouvoir continuer l’aventure scolaire. Il est vrai qu’à ce rythme et à la manière dont sont conduites les réformes, censées sortir l’Ecole algérienne du ghetto dans lequel l’ont enfermée certains, les études deviennent une vraie aventure. Durant la précédente session de la 6ème, une épreuve devenue décisive pour le passage, 65% des 645.700 candidats ont réussi à passer le «piège» de Benbouzid. Les 35% restants -c’est-à-dire les 226.000 élèves qui sont en appel- étaient restés au tapis. Parce que les sujets avaient été, de l’avis général, inaccessibles -l’épreuve de français avait été plus difficile que celle des candidats au bac- mais également, parce qu’aucune amélioration du niveau de l’enseignement n’avait été constatée sur le terrain, si ce n’est des notes qui ne sont, généralement, pas suivies d’effet.Considérant que sur l’ensemble des deux sessions le ministère de l’Education nationale table sur un taux de réussite de 95%, il reste que les 5% restants représenteront près de 33.000 élèves. Des écoliers qui seront, en théorie, admis à redoubler la 6ème année fondamentale. En théorie, seulement, parce qu’une grande majorité de ces élèves -des enfants dont les plus âgés ne dépassent pas les douze ans- sera renvoyée et mise à la disposition de la rue. Purement et simplement et sans autre forme de procès. Peu importe quels seront les motifs que présenteront les conseillers en orientation pour justifier leurs décisions. Le fait est qu’en Algérie, l’école est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, un âge où l’on peut, légalement, travailler ou être orienté vers un centre de formation professionnelle. Dans ces conditions, il sera difficile à M. Benbouzid -même si ce n’est pas du ressort de son département- d’expliquer pourquoi des gamins de 10 ans -et parfois moins- sillonnent les rues des villes d’Algérie pour vendre qui des sachets qui du pain rassis pour le bétail, un produit qu’ils ramassent en faisant du porte à porte, donnant aux familles qui les «approvisionnent» un aperçu de ce qu’est la protection de l’enfance et l’avenir de ceux qui faillissent. Espérons, seulement, pour l’avenir de ces petits, que l’armée de pédagogues du ministère de l’Education saura se montrer à la hauteur de l’examen de la 6ème, en élaborant des sujets qui ne comporteront pas, cette fois-ci, des erreurs. A la décharge de ceux qui avaient élaboré les sujets du bac, l’on pourra toujours se défendre en arguant que le ministère de l’Education recrutait, jadis, ses futurs enseignants en puisant dans les milliers de candidats qui avaient échoué au bac. Il est à espérer que ceux qui préparent les sujets de la 6ème ont un niveau ‘bien supérieur’.


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